Trois mois après le début des discussions sur la nouvelle convention, ça commence à coincer un peu entre la Cnamts et vos syndicats. La semaine passée, les premières propositions chiffrées de la Sécu ont en effet été accueillies fraîchement. Et on a même entendu quelques claquements de portes au siège de la Caisse. Faut-il s’en étonner ? Dans le climat actuel, le plus surprenant est plutôt que tout se soit assez bien passé jusque-là... Car la contrainte est immense côté pouvoirs publics. Et les attentes gigantesques côté médecins. Deux rapports récents suffisent pour s’en rendre compte. La semaine dernière, l’Ordre évoquait une crise démographique sans précédent, avec en creux ce message subliminal : à tout prix, trouver le moyen de susciter davantage de vocations de généralistes… Mardi, la Commission des comptes de la Sécu faisait état d’un déficit persistant pour l’Assurance Maladie, malgré des efforts sans précédents ; signe que la rigueur est plus que jamais à l’ordre du jour…
Désespérants constats… Et optimisme impossible. Dans ce contexte, le blocage semble à terme presque inévitable, la surenchère des uns s’accordant bien mal avec la frilosité des autres. Jamais accord conventionnel n’a même semblé aussi difficile à trouver que cette fois-ci. D’autant qu’au-delà du facteur budgétaire, la question des équilibres syndicaux complique encore l’équation. Certes vos représentants affichent jusque-là une unité assez inédite. Mais les dernières élections professionnelles se sont traduites par un éparpillement des suffrages. Signe que personne ne s’impose vraiment comme partenaire naturel des pouvoirs publics. Au point que d’aucuns se demandent déjà si le plus sage ne serait pas de s’en remettre au règlement arbitral prévu pour se substituer en douceur en cas de carence des signataires…
Ce jeu de « qui perd gagne » pourrait néanmoins comporter des risques pour tout le monde. Car dans ces discussions, les négociateurs jouent, sinon leur tête, du moins leur raison d’être. Un patron de la Sécu sans convention, c’est comme un taulier sans ses clients. A fortiori s’il débute dans cet exercice. Et, en s’abstenant de signer, les syndicats aussi scieraient la branche sur laquelle ils sont perchés. Ce serait la porte ouverte à une étatisation du dispositif : l’État, le Parlement, les ARS reprenant subrepticement la main. Un mini-séisme qui pourrait amener caisses et syndicats à tenter de s’entendre, malgré tout.
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