Depuis la mi-juillet, la France connaît une trêve dans la crise politique qu'elle traverse depuis le résultat des élections législatives. Une parenthèse enchantée qui voit les athlètes français remporter de nombreuses médailles aux Jeux olympiques et occuper toute l’actualité. En attendant un nécessaire remaniement, les ministres démissionnaires – chargés des « affaires courantes » – comme Catherine Vautrin (Travail, Santé et Solidarités) et Frédéric Valletoux (délégué à la Santé) sillonnent la France pour rencontrer les professionnels de santé mobilisés. Et ils ne sont pas les seuls : la directrice déléguée de l’Assurance-maladie, Marguerite Cazeneuve, parcourt elle aussi des kilomètres, pendant ses congés, pour rencontrer infirmiers, pharmaciens et médecins. Elle en rend compte sur son compte LinkedIn, réservé aux affaires « pros ».
Des départements si proches et si différents
Déplacement dans une maison de santé à Tarbes (Hautes-Pyrénées), tournée infirmière dans le Tarn-et-Garonne, discussions à bâtons rompus dans une pharmacie à Auch (Gers) ou avec les membres de la CPTS de Montauban (Tarn-et-Garonne)… « L’idée de ces visites, c’est de prendre un maximum de temps pour échanger avec les soignants, raconte la numéro deux de la Cnam, âgée de 35 ans. Ces discussions sont les plus libres et fluides possibles : nous parlons de leur exercice quotidien, de leur relation avec l’Assurance-maladie, de comment ils perçoivent les nouvelles politiques en matière de santé… »
L’intérêt de cette tournée estivale est, pour Marguerite Cazeneuve, de constater que « dans ces départements assez proches géographiquement, les enjeux ne sont pas les mêmes, ni leurs astuces pour s’en sortir : certains fonctionnent très bien avec les agences régionales de santé, les conseils départementaux, les communes etc., et d’autres misent sur des professionnels leaders sur le territoire pour faire venir des internes en stage ».
Ni « gris » ni « déconnectés »
Mais gare aux mauvaises langues : Thomas Fatôme et elle-même rencontrent déjà fréquemment des libéraux, tient-elle à souligner, comme ce fut le cas après l’échec des négociations conventionnelles ayant mené au règlement arbitral. Étant en vacances, elle a simplement plus de temps pour écrire et mettre en récit ses rencontres, explique-t-elle, n’hésitant pas à ponctuer ses publications sur LinkedIn de cœurs, à répondre directement à ses interlocuteurs (et détracteurs). Elle affirme également prendre énormément de notes, qu’elle fait ensuite remonter à ses équipes.
Plus globalement, Marguerite Cazeneuve, qui défend corps et âme le service public, insiste sur sa nécessaire proximité avec la population. « Dans la période que nous traversons, il est très important – et indépendamment de moi – que les services publics ne soient pas gris et déconnectés ! Il faut valoriser leurs forces et le rôle de tous leurs acteurs, qui ne sont pas cachés derrière une étiquette. Nous sommes de vraies gens, travaillant pour les autres… »
En ce sens, elle soutient le rôle clé des caisses primaires, notamment dans l’accompagnement des professionnels, avec qui les relations sont très bonnes en Occitanie, rapporte-t-elle. Côté annonces, une attendue circulaire de simplification, en 30 règles, pour les infirmiers, sera publiée en septembre, afin de remettre à plat certaines zones grises dans la nomenclature de cette profession, se félicite-t-elle.
Pas d’inquiétude pour le PLFSS
Tandis que les Français et les administrations sont dans l’attente d’un nouveau gouvernement, à quelques mois du vote du budget de la Sécu, Marguerite Cazeneuve se montre confiante. « Nous avons déjà connu des prises de fonction l’été. Nous allons nous en sortir : l’administration est solide, les directions du ministère de la Santé excellentes et capables d’être réactives pour écrire la loi dans des délais restreints », affirme-t-elle.
Quid de l’influence de la Cnam sur le texte final ? « Nous avons fait nos propositions dans le rapport « charges et produits » ! Reste au ministère de la Santé de piocher dedans, s’il le souhaite… », conclut modestement celle qui avait failli être nommée à Ségur à l’été 2023, en tandem avec Frédéric Valletoux. Avant que son mari à la ville, Aurélien Rousseau, soit finalement choisi.
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