Après que la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) a claqué la porte mercredi des négociations conventionnelles mercredi, certains des présidents de syndicats de professionnels de santé libéraux et le directeur général de la Cnam Thomas Fatome, se retrouvaient ce jeudi matin lors de la journée de rentrée du Centre national des professions de santé (CNPS). L’occasion pour le président du SML, le Dr Philippe Vermesch et celui de la CSMF, le Dr Jean-Paul Ortiz de redire leur colère par rapport au faible montant prévu pour revaloriser la médecine de ville dans le PLFSS 2021. En effet, 300 millions d'euros sont prévus pour revaloriser l'ensemble des libéraux de santé en comparaison avec les milliards déployés pour l’hôpital dans le cadre du Ségur de la Santé. « Je comprends l’impatience et les points de comparaison », a affirmé Thomas Fatome, « je serais bien en mal de les empêcher ».
Mais pour tenter de calmer la colère des libéraux face à l’asymétrie des enveloppes financières entre l’hôpital et l’ambulatoire, le directeur général de la Cnam estime qu’il faut les prendre dans leur globalité. Il évoque notamment les financements dédiés au numérique (2 milliards d'euros ont été fléchés, NDLR) « qui sont substantiels dans le Ségur et dont une part non négligeable ira aux professionnels libéraux ». « Nous avons un vrai travail à faire ensemble pour vérifier que ces montants accompagnent effectivement les professionnels de santé libéraux dans leur pratique quotidienne et dans la simplification de leur vie quotidienne » a-t-il souligné.
Se projeter à plus long terme
Mais pour les revalorisations qu’attendent les médecins libéraux, Thomas Fatome a une nouvelle fois renvoyé les professionnels de ville à la négociation de la prochaine convention (prévue en 2023). « Ces avenants ne sont pas la fin de l’histoire, nous aurons ensuite des discussions qui permettront de se projeter à plus long terme », a-t-il déclaré. Ce nouveau calendrier n'est pas du goût des syndicats de médecins libéraux, mais le directeur général de la Cnam en appelle à leur responsabilité pour avancer malgré tout et ne pas bloquer l’ensemble du processus. « Est-ce que nous n’avons pas collectivement intérêt à déployer rapidement des mesures et qu’elles entrent en vigueur dès 2021 ? », a-t-il mis en avant, citant notamment l’exercice coordonné ou les propositions sur les visites au domicile des personnes âgées.
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