Le Ségur de la santé a permis aux personnels hospitaliers d’obtenir un rattrapage salarial. Mais 2020 sera une année blanche pour la médecine libérale. La vaste concertation sociale de l’été dernier a donné bien des regrets aux praticiens de ville ! Et creusé le lit d’un profond sentiment d’iniquité. Présentées comme une session de rattrapage, les négociations conventionnelles ouvertes en septembre n’ont pas permis de rassurer les médecins généralistes. L’Assurance maladie a certes promis d’investir pour doper les CPTS et de rémunérer les praticiens qui s’engagent à prendre en charge des soins non programmés ou à réaliser des visites au domicile des personnes âgées.
Mais le budget alloué à cette négociation avec les médecins, dont le montant avoisine les 325 millions d’euros, paraît bien dérisoire au regard des milliards alloués à l’hôpital. Surtout, le ministre de la Santé a braqué la profession en écartant catégoriquement toute hausse de la consultation. À quelques mois des élections professionnelles, il faudrait un coup de théâtre pour qu’intervienne un accord avant Noël.
Dans cette période préélectorale propice à la surenchère, aucun syndicat n’est prêt à courir le risque de s’engager avec la Cnam. D’autant que le gouvernement veut repousser après la prochaine élection présidentielle la négociation de la future convention – reportant donc à 2023 toute perspective de revalorisation des actes médicaux. Une question se pose : les syndicats représentatifs sont-ils en mesure d’obtenir rapidement un investissement plus conséquent ?
Lancées dans la campagne des élections aux URPS, qui déterminera au printemps leur audience, les organisations de médecins sont tiraillées entre la volonté de défendre des intérêts communs et le désir de tirer leur épingle du jeu dans ce scrutin. Il ne serait cependant pas surprenant que les médecins libéraux haussent le ton dans les prochaines semaines. Pour réclamer aux pouvoirs publics davantage de moyens mais aussi plus de considération.
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