Ils protestent contre leurs conditions de travail. Pour le faire savoir, 11 des 15 médecins urgentistes du centre hospitalier Victor-Jousselin de Dreux viennent d'annoncer collectivement leur démission, effective le 1er octobre prochain. "Nous avions fait grève, il y a un an et demi, pour tirer la sonnette d'alarme sur nos conditions de travail et d'accueil des patients. Nous n'avons constaté aucune réaction de la part de la direction", explique le Dr Eddy Nicolas. Pire : selon ce praticien syndiqué à l’AMUF (Association des médecins urgentistes de France), "depuis, la situation s'est encore dégradée. Trois médecins sont partis fin 2016 et n'ont pas été remplacés. Cela devient difficilement supportable".
Si les protestataires en arrivent désormais à cette extrémité, c'est parce qu'ils n'ont à ce jour rien obtenu. En novembre, les médecins avaient déjà écrit à la direction pour dénoncer "des conditions de travail qui ne nous permettent plus d’envisager un avenir au sein du centre hospitalier de Dreux". "Un courrier auquel nous n'avons pas eu de réponse", regrette le Dr Nicolas. "Nous voulons tous partir. Quitter l'établissement un par un aurait été transparent aux yeux des pouvoirs publics", selon le Dr Nicolas.
De son côté, la direction de l'hôpital s’est déclarée "surprise" de la démission des onze urgentistes. "Je suis très surprise par cette décision, car nous étions entrés dans un processus de discussion et de réaménagement des conditions de travail. Une prochaine réunion était déjà prévue le 2 février. Nous avions aussi des liens réguliers avec les médecins", a affirmé Mme Carole Festa, la directrice de l'établissement. Et d'jouter que "l'hôpital a déjà fait beaucoup d'efforts en matière de travaux et d'aménagements du circuit d’accueil et de prise en charge des patients. En 2016, nous avons recruté deux équivalents temps plein", a relevé Carole Festa.
Elle reconnait toutefois qu'il est difficile de recruter des médecins dans la région Centre-Val de Loire. Selon elle, "80 postes d'urgentistes sont vacants dans la région". "Un tiers des postes", selon le Dr Nicolas. Ce n'est pourtant pas la première fois que des urgentistes menacent de démissions. Des histoires similaires s'étant produites ces dernières années à Cherbourg, Roubaix ou Grenoble.
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