Les généralistes de la Fédération Addiction s'impatientent. Alors qu'un projet de protocole ouvrant la prescription de méthadone aux médecins généralistes est finalisé depuis deux ans, suite aux résultats concluants de l'étude Méthaville, "nous assistons à une forme d’enlisement qui nous inquiète," indiquent les deux animateurs du pôle MG Addiction, Xavier Aknine et Dominique Jourdain de Muizon. Pour eux, cette attente retarde d’autant l’amélioration du dispositif de soin et "pérennise la consommation de méthadone et d’opiacés de rue."
S'il entrait en application, le projet de primo-prescription de méthadone en médecine de ville (PPMV) ouvrirait la possibilité à des médecins généralistes volontaires et formés, ayant passé une convention avec un centre de soins pour toxicomanes (CSAPA), de mettre en place ce traitement. Les responsables de MG Addiction rappellent qu'il a reçu un avis favorable de l’ANSM et figure parmi les recommandations de l’Audition Publique sur la réduction des risques et des dommages d’avril 2016. "Il doit donc être mis en place sans délai", tempêtent-ils, ajoutant que "c'est un enjeu de santé publique pour les usagers opio-dépendants. "
A ce jour, faute de feu vert des autorités sanitaires, l’initialisation de cette thérapeutique, n’est encore possible qu'en institution. Pour les Drs Aknine et Jourdain de Muizon, il y aurait pourtant de nombreux avantages à élargir les modalités de prescriptions pour rendre ce traitement plus facilement accessible sur toutes les parties du territoire national: "Toutes les recommandations des experts en France, depuis 15 ans, préconisent une plus large disponibilité de la méthadone pour améliorer la santé des patients héroïnomanes," assurent-ils. Et de souligner aussi que cela présenterait aussi l'intérêt d' "apporter une alternative au mésusage de buprénorphine(Subutex®)."
Pour faire pression sur Marisol Touraine, MG Addiction lance donc une pétitition pour que la ministre accepte d' "instaurer rapidement cette nouvelle possibilité thérapeutique (...) dont les bénéfices ne sont plus à démontrer."
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