L’espoir renaît. Très attendus, les vaccins contre le Covid-19 commencent à affluer en un temps record. Les Anglais ont piqué les premiers. Les Français les suivront en janvier. S’appuyant sur les recos de la HAS, le Premier ministre a annoncé que la vaccination s’effectuerait en trois phases. Priorité absolue aux résidents d’Ehpad et aux professionnels vulnérables qui y travaillent. Puis viendra le tour, en février et mars, des 14 millions de Français de plus de 75 ans présentant une ou plusieurs comorbidités, et des plus 65 ans à risque… Avant les médecins et un élargissement progressif au printemps aux autres tranches de la population.
Saluée par les médias et le grand public, l’arrivée rapide des premiers vaccins contre le Covid-19 a été accueillie avec plus de retenue par les médecins. Car l’information dont ils disposent à ce jour sur ces derniers est parcellaire et émane essentiellement des laboratoires qui les produisent. Et quoique le Premier ministre ait garanti la plus complète transparence, les généralistes souhaiteraient pouvoir disposer de toutes les données scientifiques indépendantes sur le bénéfice-risque de tous les vaccins et leurs éventuels effets secondaires.
Mardi, le Lancet a publié les premiers résultats intermédiaires d’efficacité du vaccin d’AstraZeneca. Mais la publication de l’ensemble des données prendra du temps. Voilà qui explique l’embarras des généralistes, qui seront au coeur de la campagne de vaccination. Le dossier que nous publions cette semaine prouve combien les pouvoirs publics auront besoin des médecins pour convaincre les Français de l’utilité de se faire vacciner, dans un contexte marqué par la percée du complotisme en santé.
Les médecins auront eux-mêmes besoin d’être rassurés car leur responsabilité dans la décision vaccinale sera engagée, a rappelé l’Ordre. L’État devra donc garantir leur bonne information et assurer leurs arrières. Car si la très grande majorité des praticiens croient aux vertus de la vaccination, ils refusent d’exercer avec au-dessus de leur tête une épée de Damoclès.
« Les syndicats sont nostalgiques de la médecine de papa », tacle Dominique Voynet, seule médecin ayant voté la loi Garot
Face à un tweet raciste d’un membre de Reconquête, des médecins de l’Oise portent plainte
Prescription des aGLP-1, l’usine à gaz ? Après les médecins, la Fédération des diabétiques affiche son inquiétude
Quatre généralistes font vivre à tour de rôle un cabinet éphémère d’un village du Jura dépourvu de médecin