La relation de confiance entre le médecin et son patient demeure très largement positive. Selon un baromètre réalisé par l’institut de sondage OpinionWay pour l’éditeur de logiciels pour professionnels de santé Orisha Healthcare*, ce lien entre les praticiens et les usagers reste un pilier très solide du système de soins français.
Ainsi, 96 % des 1 005 patients interrogés déclarent avoir une « bonne relation » avec leur généraliste, l’immense majorité estime que leur médecin les comprend bien (90 %). En miroir, la quasi-totalité (99 %) des 201 praticiens répondants (100 généralistes, 101 spécialistes) affirment entretenir une relation « positive » avec leurs patients, allant jusqu’à la qualifier de « très bonne » pour 58 % d’entre eux.
Dans ce cadre favorable, les priorités des patients exprimées pour une relation de confiance sont les qualités humaines : écoute, explication du diagnostic et disponibilité figurent à 97 % chacune. « Les médecins partagent ces attentes, confirmant l’importance d’un accompagnement individualisé », précise Orisha Healthcare. À noter que les hôpitaux bénéficient également d’un haut niveau de confiance auprès des Français (76 %), au même niveau que les PME, et juste derrière la science (80 %).
Doléances
Ce très haut niveau de confiance dont bénéficie le secteur de la santé – omnipraticiens en tête – est d’autant plus remarquable que les Français manifestent à l’inverse une défiance généralisée à l’égard de nombreuses autorités ou institutions : partis politiques (16 % de confiance seulement), médias (31 %), syndicats (32 %) ou encore justice (44 %).
Pour autant, des signes d’usure apparaissent dans la relation médecin/patient, insiste l’étude, dans un contexte de pénurie médicale et de suractivité. Ainsi, parmi la moitié de Français (51 %) qui ont déjà changé de médecin traitant, les raisons avancées sont le manque d’écoute (33 %), la sensation de ne pas pouvoir lui parler librement (27 %) ou encore le sentiment d’être jugé par son praticien (21 %). Pourtant, près des trois quarts des patients (72 %) admettent que leur médecin est disponible pour une urgence.
Du côté des médecins aussi, le cahier de doléances et de reproches se garnit quelque peu : la très grande majorité d’entre eux (92 %) jugent que les exigences des patients ont augmenté ces cinq dernières années et une petite minorité (13 %) estime que la relation s’est même détériorée. Les enjeux de disponibilité pèsent lourd : plus de trois quarts des médecins (78 %) soulignent que leur charge de travail excessive nuit au colloque singulier. Pire, 58 % pointent un trop grand nombre de patients à gérer et 47 % trouvent que le temps consacré aux démarches administratives dégrade la qualité de la relation.
Oui à l’IA, mais…
Autre enseignement de l’étude : dans le cadre de cette relation de soins, 66 % des patients et 92 % des médecins utilisent déjà ou envisagent d’employer l’intelligence artificielle (IA). Côté usagers, l’IA est imaginée « comme un appui pour mieux comprendre un diagnostic ou se préparer à une consultation », peut-on lire. Et chez les praticiens, le renfort de l’IA est plutôt perçu comme « un levier pour affiner leurs décisions, détecter des signaux faibles, personnaliser les traitements ».
À noter toutefois que près de la moitié des médecins (46 %) redoutent un impact « négatif » de l’IA sur leur relation avec les patients, « au profit d’un rapport plus technicisé et potentiellement déshumanisé ».
*L’étude a été réalisée par OpinionWay pour Orisha Healthcare du 23 au 30 avril 2025 sur un échantillon représentatif de 1 005 patients et 201 médecins (100 généralistes, 101 spécialistes), interrogés par questionnaire auto-administré en ligne, selon la méthode CAWI.
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