Les pharmaciens en colère ont annoncé mercredi 6 août leur intention de renforcer leur mobilisation à la rentrée après la publication au Journal officiel d’un arrêté entérinant la baisse des remises commerciales que les laboratoires peuvent accorder aux officines sur les médicaments génériques.
« La trahison est actée, la colère des pharmaciens n’en est que décuplée », a réagi la Fédération des pharmaciens d'officine (FSPF), syndicat majoritaire, dans un communiqué commun avec d'autres organisations de pharmaciens (Uspo, UNPF, Federgy, UDGPO).
« Les représentants des pharmaciens et des groupements de pharmacie donnent donc rendez-vous, en septembre, devant le Parlement », poursuit le collectif qui prévoit une intensification « à la rentrée » de sa mobilisation en cours avec une grève des gardes début juillet.
Des remises plafonnées à 30 % puis 20 %
Pour encourager la distribution de génériques, moins chers que les médicaments sous brevet, les remises consenties par les laboratoires aux pharmacies pouvaient atteindre jusqu'à présent 40 % du prix fabricant hors taxes de ces produits.
Le gouvernement a engagé une lutte à mort contre les pharmaciens, nous jetterons toutes nos forces dans cette bataille
Intersyndicale des pharmaciens
Le nouvel arrêté fixe à compter du 1er septembre les plafonds des remises commerciales à 30 % pour les médicaments génériques et prévoit des baisses successives à 20 % en 2027.
Fermeture des officines le 16 août et le 18 septembre
De son côté, l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (Uspo) prépare « une double procédure juridique contre l’État », à la fois via une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) devant le Conseil Constitutionnel et « un recours pour inaction en matière d'accès aux soins » devant le tribunal administratif. Ce syndicat appelle en outre les officines à fermer le 16 août, le 18 septembre puis « tous les samedis à compter du 27 septembre ».
Le gouvernement prévoit 1,7 milliard d’euros d'économies sur les dépenses de santé en 2025, dont 500 millions visant le médicament.
Déjà 7 400 médecins prêts à faire grève en 48 heures, selon Jeunes médecins
Opération « Exil à Bruxelles » : 2 000 spécialistes libéraux de bloc persistent et signent
Continuer ou pas la grève avec un PLFSS « moins pire » ? La profession ne rend pas les armes mais se concerte
« Si ce PLFSS est voté en l’état, on l’attaquera » : réélue à la tête du SML, la Dr Sophie Bauer l’arme au pied