Ce sont deux institutions étroitement associées à la formation et à l’histoire de la médecine générale. L’Unaformec fondée en 1978 et la Société Française de Médecine Générale (SFMG), créée en 1973 viennent l’une et l’autre de changer de président.
Le relais était attendu à la SFMG où une règle non écrite veut que chaque président ne fasse qu’un mandat de trois ans. Comme l'explique Philippe Boisnault (photo à droite) élu mi-juin à la place de Philippe Szidon : "à la SFMG, on ne s'accroche pas dans nos fonctions. c'est une règle qu'on s'est fixée." Ce quinquagénaire, co-fondateur du syndicat des jeunes généralistes du SNJMG est actif à la SFMG depuis son installation à Magny-en-Vexin en 1995. Installé au départ en solo, il fait aujourd’hui partie d’une MSP, créée il y a peu, qui abrite désormais une quinzaine de professionnels, une structure innovante, visiblement observée avec intérêt, puisqu’elle motiva il y a quelques mois une visite de l’ex-ministre de la Santé.
À l’Unaformec, la transition était moins attendue, puisque le Nantais Philippe Bonet, qui veillait sur ses destinées depuis de nombreuses années, laisse les rênes de la structure, en cours de mandat, à Francis Abramovici (photo à gauche). Installé depuis les débuts des années 80 à Lagny-sur-Marne, ce généraliste est resté fidèle à cette commune des Seine-et-Marne, puisqu’il y mène actuellement un projet de MSP dans les locaux de l’ancien hôpital. Investi depuis longtemps en alcoologie, mais aussi dans la prise en charge des patients défavorisés, Francis Abramovici est investi dans la maison Unaformec depuis de nombreuses années.
S’il conserve pour l’heure la présidence de l’UNAFORMEC Ile-de-France, il devrait a priori faire un mandat court de 18 mois à la tête de l’Unaformec nationale, qu’il devrait achever en décembre 2018. Ça ne l’empêche pas de nourrir des projets ambitieux pour la suite : « L’Unaformec doit prendre sa place et toute sa place », dit-il, appelant à travailler ensemble avec les autres acteurs de formation et de recherche au sein du Collège de la médecine générale (dont fait partie la SFDRMG, sa structure généraliste) « même si bien sûr la concurrence existe entre nous ». Il entame ses nouvelles fonctions avec la volonté aussi d’élargir les approches en favorisant « un retour vers une plus grande pluridisciplinarité » : généralistes-spécialistes, mais aussi Ville-hôpital. Le tout au plus près du terrain, car « à l’Unaformec, on a toujours cultivé cette particularité locale. »
Chantiers en cours également à la SFMG, où Philippe Boisnault évoque trois ouvrages en préparation : une réflexion « diachronie-synchronie » sur la continuité des soins, une autre sur la gestion du risque en médecine générale et une troisième sur les polypathologies. « Ces trois projets devraient aboutir en 2018 », annonce Philippe Boisnault qui cite trois autres chantiers en cours : un travail sur la pluriprofessionnalité, un autre sur les objets connectés en médecine générale, sans oublier l’outil de base à la SFMG, son dictionnaire de la médecine générale. La SFMG de Philippe Boisnault ambitionne aussi de mieux faire connaître ses travaux : « On veut travailler la diffusion de ces concepts, en direction des maîtres de stage et des internes notamment. On va accélérer ce travail-là qu’on avait peut-être un peu négligé, » explique le nouveau président de cette ruche dans laquelle travaille, dans la discrétion parfois, pas moins de 800 généralistes.
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