Alors qu'Emmanuel Macron a programmé la fin – ou presque – de l'exercice libéral en solo pour 2022, censé devenir une « exception », voilà une étude encourageante pour le gouvernement. Que ce soit en cabinet de ville ou en maison de santé, l'exercice regroupé est plébiscité par la jeune génération de généralistes, illustre la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES, ministère de la Santé), dans une nouvelle étude.
La pratique de 3 300 généralistes libéraux installés au 1er janvier 2018 et sans mode d'exercice particulier (MEP, homéopathie, acupuncture, etc.) a été passée au crible. Résultat : l'exercice isolé recule nettement ces dernières années. Début 2019, 61 % de l'ensemble du panel déclare déjà travailler en groupe avec d'autres professionnels de santé (médecins ou/et paramédicaux), soit sept points de plus qu'en 2010 et quatre points de plus qu'en 2014. A contrario, 39 % exercent seuls.
Plus significatif, l'exercice regroupé explose chez les moins de 50 ans. Dans cette tranche d'âge, il concerne aujourd'hui plus de huit généralistes sur dix (81 %), contre 57 % pour les 50-59 ans et 44 % pour les plus de 60 ans.
Le plus souvent avec des confrères généralistes
L'exercice de groupe avec au moins un confrère généraliste est la situation la plus fréquente. Au total, près de six généralistes libéraux sur dix (57 %) collaborent ainsi dans le même lieu avec un ou plusieurs collègues généralistes (soit 94 % de ceux qui sont regroupés), 27 % avec au moins un paramédical et 6 seulement avec un praticien d'une autre spécialité.
Après leurs propres confrères généralistes, les infirmiers sont la deuxième profession la plus souvent associée en cas de regroupement : 21 % des généralistes font ce choix, les autres paramédicaux étant moins prisés (12 % des généralistes se sont regroupés avec un kiné, 8 % avec un pédicure podologue, 7 % avec un orthophoniste et 6 % avec un diététicien). Et parmi leurs confrères spécialistes, les regroupements les plus fréquents s'opèrent avec des gynécologues, des psychiatres, des cardiologues et dans une moindre mesure avec des ophtalmologues ou des dermatologues.
La DREES relève de fortes disparités géographiques – les médecins de famille des Pays de la Loire étant plus prompts à travailler sous un même toit (74 %) que ceux de Provence-Alpes-Côte d'Azur (56 %).
Les regroupements entre généralistes comptent en moyenne trois professionnels équivalents temps plein (ETP). La taille de ces groupements varie là encore selon les régions, les Pays de la Loire comptant 65 % de structures avec au moins trois généralistes ETP contre 53 % en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
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