« Toute violence fera l’objet de poursuites judiciaires systématiques » : SOS Médecins de Beauvais porte plainte contre un patient violent

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Publié le 21/08/2025
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Mécontent de n’avoir pas eu de rendez-vous à l’horaire souhaité, un patient a insulté les secrétaires et dégradé les locaux de SOS Médecins de Beauvais. Une plainte a été déposée.

Crédit photo : SOS Médecins

Après une agression contre un généraliste de SOS Médecins de Lille début juillet, c’est au tour du personnel médical de l’antenne de Beauvais d’être victime d’actes de violences de la part d’un patient mécontent. En début de semaine, l’homme, inconnu du centre de consultations, n’ayant pas obtenu un rendez-vous à l’horaire qu’il souhaitait pour une prolongation d’arrêt de travail, a insulté les secrétaires et saccagé la porte de sécurité avant de prendre la fuite. Une plainte a été immédiatement déposée par l’association.

C’est déjà la troisième plainte déposée par le Dr Florent Jendrzejewski, président de la structure contre un patient violent. Selon le médecin, joint aujourd’hui par Le Quotidien, « ces situations sont récurrentes ». « Certains patients ne supportent plus de ne pas être reçus à l'instant où ils le souhaitent », a-t-il expliqué. Malgré l’installation de caméras de surveillance et d’un double sas de sécurité, « rien ne semble dissuader certains comportements agressifs qui vont parfois jusqu’aux menaces de mort nécessitant l'intervention de la police », a-t-il ajouté, rappelant que les secrétaires sont exposées quotidiennement à ces faits « inacceptables ».

« Nous avons besoin de calme et de sérénité dans notre travail difficile. Si, en plus, on doit gérer ces crises dues à des individus agressifs, ce n’est plus tenable », dit-il. Et « toute violence physique, verbale, menace ou dégradation envers nos médecins et notre équipe administrative fera systématiquement l’objet de poursuites judiciaires », prévient le généraliste.

Malgré ces épreuves, l'équipe de SOS Médecins Beauvais a fait le choix de poursuivre son activité et de rester sur le pont, 24 heures sur 24, sept jours sur sept, « pour aider le plus possible la population ». Soutenu par les autorités locales (maire, ARS, conseil départemental…) et par la Fédération nationale de SOS Médecins, très mobilisée sur cette problématique, le Dr Jendrzejewski espère que « des solutions puissent être trouvées pour permettre aux soignants de travailler sereinement ». Ouvert en 2022, le centre de consultations de SOS Médecins beauvaisien compte huit médecins généralistes et 22 remplaçants. Elle assure la prise en charge d’environ 60 000 patients par an.

Tolérance zéro

La lutte contre les violences faites aux soignants a fait l’objet d’un plan en 2023. Mais les mesures pour la sécurité des professionnels de santé élaborées sur la base du rapport remis le 8 juin par le Dr Jean-Christophe Masseron, ex-président de SOS Médecins, et Nathalie Nion, cadre supérieure de santé à l’AP-HP ont du mal à se concrétiser. Prié d’agir par le « Collectif du 12 mars, santé en danger », créé par le Dr Saïd Ouichou, généraliste marseillais, Yannick Neuder, ministre de la Santé a proposé en mars 2025 une salve de mesures, sous la bannière « tolérance zéro » vis-à-vis des violences.

En juillet, l’adoption définitive au terme d’un long parcours législatif de la « loi Pradal », a été saluée par Ségur. Le texte, non voté par les députés de la France insoumise, prévoit des peines renforcées (jusqu'à cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende) en cas de violences contre les personnels des établissements de santé.


Source : lequotidiendumedecin.fr