Escroquerie, faux et usage de faux… Depuis la semaine dernière, les habitants du quartier des Oriels, à Dreux (Eure-et-Loir), n'ont plus de médecin généraliste. Ce dernier a été embarqué et menotté par la police à la suite de soupçons d'escroquerie à sa caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM), comme le révèle le quotidien local « L'Écho républicain ». Deux infirmières ainsi que la secrétaire du cabinet médical ont également été interpellées.
Le procureur de la République a confirmé ces interpellations, ainsi que la mise en examen du médecin à l'issue de sa garde à vue. Une information judiciaire est donc ouverte pour escroquerie à la CPAM, fausse et usage de faux.
Depuis 2017, les enquêteurs de la police suivaient l’activité du cabinet médical, alertés par « une activité en dessous de la moyenne régionale en 2015 » mais qui a plus que doublé en 2016. Ils notent également que le médecin passe beaucoup de temps à l'étranger, en Tunisie.
Interdiction d'exercer
« Le médecin a mis en place tout un système qui lui a permis de maintenir l’activité de son cabinet en son absence. Il laissait de fausses ordonnances signées de sa main avant les actes ou en faisait signer par d’autres personnes qui ne sont pas des médecins. Tout cela au préjudice de la CPAM, qui a remboursé de faux actes et ordonnances », a expliqué le procureur au quotidien local.
Placé sous contrôle judiciaire, le généraliste a interdiction de quitter le territoire national, de se rendre à Dreux et d’exercer la médecine libérale. Son passeport lui a été confisqué et il a dû verser une caution. La garde à vue des deux infirmières a été levée et elles ont été laissées libres.
Contactée par le « Quotidien », la CNAM n'a pas souhaité préciser le montant du préjudice subi ni faire de commentaires sur une affaire en cours.
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