La mission interministérielle de lutte contre les sectes (Miviludes) a signé mardi une convention avec l'ANDPC, Agence nationale du développement professionnel continu créée en juillet 2016 par l'Etat et l'Assurance maladie. L'objectif est de mieux prévenir les risques de dérives thérapeutiques voire sectaires dans la formation des professionnels de santé, un marché ciblé par des groupes aux pratiques non reconnues.
Selon le dernier rapport annuel de la Miviludes, la formation aux pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique est "un marché rentable pour certains mouvements sectaires" ciblant en particulier des stagiaires en quête de reconversion. Les professionnels de santé déjà en activité eux montrent un "intérêt croissant" pour une médecine douce ou alternative, "ce qui se traduit par la demande d'actions de formation dans le cadre du développement professionnel continu (DPC)", relève la mission.
A l'hôpital ou en médecine ambulatoire et de ville, "des groupes proposent aux professionnels de santé des offres qui peuvent paraître novatrices et séduisantes", explique le généraliste Serge Blisko, président de la Miviludes. "On va sensibiliser les professionnels de l'Agence à cela et travailler avec ses comités d'experts", ajoute l'ancien député socialiste. Pour l'hypnose, par exemple, "il faut vérifier précisément la qualité des formateurs et surtout savoir dans quel but c'est proposé".
"L’enjeu de ce partenariat de préserver le secteur de la formation en santé de l’entrisme potentiel de certains courants à la recherche de caution scientifique," soulignent les deux partenaires. À cette fin, deux axes prioritaires ont été définis : d'une part, la sensibilisation des personnels de l'agence à la dérive sectaire dans le domaine de la santé, y compris par le biais de la formation professionnelle, d'autre part, l’échange d’informations portant sur les signalements de situations à risque et les formations sans contenu scientifique.
Le champ thérapeutique est en tête des 2 500 sollicitations annuelles de la Miviludes, 40 % de celles-ci concernant le domaine de la santé. Il y a 18 mois, celle-ci avait déjà signé des conventions avec le Cnom et l'Ordre des infirmiers pour sensibiliser les soignants aux risques sectaires chez les patients qui les consultent.
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