Une salle de téléconsultation ouvre dans la Manche pour les patients sans médecin traitant

Une plateforme de téléconsultation vient de voir le jour dans la Manche à destination des patients sans médecin traitant. Cette salle de télémédecine a été installée dans la maison médicale de Saint-Georges-de-Rouelley, qui couvre un territoire de 8 000 habitants. Elle est équipée de différents outils de diagnostic connectés : balance, thermomètre, saturomètre, stéthoscope, mais aussi caméra ORL et ECG. Le projet est né lorsque le maire de Saint-Georges-des-Rouelley, inquiet du vieillissement des praticiens locaux et de l’augmentation de la population, se confie à son cardiologue, le Dr Rémi Sabatier, médecin spécialiste de la télémédecine et professeur de e-Santé à l’Université de Caen. Piloté par le Dr Grégory Szwarc, généraliste à Caen, le projet s'appuie sur sept autres médecins de famille maîtres de stage MSU des communes alentour et treize infirmiers libéraux de l’URPS.

Moins de passages aux urgences

Sur place, l’infirmier libéral de permanence accompagne le patient, il prépare la consultation en recueillant plusieurs paramètres de santé. La téléconsultation démarre ensuite grâce aux différents outils numériques. « Avec la caméra haute résolution nous voyons même mieux certaines choses qu’en réel », explique le Dr Szwarc. Au départ, réservées aux patients n’ayant pas de médecin traitant mais ayant eu au moins deux consultations physiques dans l’année, ces consultations sont aujourd'hui ouvertes à tout patient sans médecin traitant. « La plateforme numérique permet notamment de vérifier l’éligibilité clinique et administrative des patients, de leur attribuer un numéro qui leur donne ensuite accès à un suivi avant, pendant et après la téléconsultation », explique le communiqué de presse. Ces consultations rentrent dans le cadre de celles remboursées par l’Assurance maladie depuis le 15 septembre 2018. Les différents acteurs du territoire (département, région, communauté d’agglomération …) et de santé (ARS, URML, URPS, CPAM, NeS groupement de coopération sanitaire Normand'e-Santé) se sont impliqués dans le projet qui a bénéficié d’un financement à la fois public et privé. 

En plus d'apporter une réponse à la demande de soins, l'initiative vise à limiter la fréquentation des urgences, les hospitalisations inopportunes mais aussi les coûts de transports sanitaires.