Le Covid-19 a laissé des traces sur les revenus des médecins libéraux. Un nouveau rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees, ministère de la Santé), publiée ce vendredi 20 décembre, montre en effet l’impact de la crise sanitaire sur l’activité des praticiens. Toutes spécialités confondues *, le revenu d’activité moyen n’a en effet progressé que de 0,6 % par an (hors inflation) entre 2017 et 2021 pour s'établir à 124 000 euros, soit 10 000 euros par mois. Les gains de rémunération ont été bien moins importants que durant la précédente période étudiée par l’organisme statistique. Entre 2014 et 2017, les revenus des médecins libéraux ont en effet augmenté de 1,9 % (hors inflation) en moyenne.
Ce ralentissement s'explique « sans doute » par la pandémie de Covid-19, qui a provoqué une baisse d'activité, et une inflation un peu plus forte sur la période, explique la Drees. Des disparités notables sont toutefois observées selon les champs de compétences des blouses blanches. La légère augmentation des revenus constatée entre 2017 et 2021 est « principalement portée par les omnipraticiens », les tarifs des généralistes ayant été revalorisés au cours de l’année 2017. Les revenus des omnipraticiens ont progressé en moyenne de 0,7 % sur la période.
L’activité des spécialistes handicapée par le Covid-19
Globalement, l’activité des autres médecins spécialistes semble avoir davantage fait les frais de la pandémie. « La quasi-totalité [de ces médecins sont] concernés par une baisse de leurs revenus moyens, à l’exception des dermatologues et des gynécologues (+0,2 % en moyenne par an chacun), ainsi que des oncologues médicaux (+4,9 % en moyenne par an) », note la Drees. Les anesthésistes-réanimateurs, par exemple, ont vu leurs revenus reculer de 2,7% entre 2017 et 2021. Même évolution chez les rhumatologues : -2,6 % sur la même période.
Sans surprise, les radiothérapeutes dominent de très loin le classement avec 417 500 euros en moyenne en 2021, devant les médecins nucléaires avec 283 300 euros et les radiologues avec 212 700 euros. Les omnipraticiens quant à eux apparaissent en bas de classement avec 98 300 euros, devant les dermatologues (96 800 euros), les psychiatres et neuropsychiatres (92 800 euros), les rhumatologues (92 200 euros) et les pédiatres (88 400 euros).
Parmi les médecins omnipraticiens, les 10 % les mieux rémunérés gagnent au moins 4,3 fois plus que les 10 % les moins bien rémunérés en 2021. S’agissant des autres spécialités, ce ratio grimpe à 5,7. L’ophtalmologie, l’oncologie médicale et la radiothérapie sont les spécialités où les écarts de revenu sont les plus forts.
* Médecins, âgés de 70 ans ou moins, exerçant une activité libérale ou libérale et salariée, installés avant 2021, conventionnés et hors remplaçants
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