Appendicectomie mortelle à Metz : mise en examen des deux chirurgiens

Publié le 31/08/2016
Justice

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Crédit photo : GARO/PHANIE

En novembre 2014 une intervention chirurgicale pour une appendicite à Metz avait conduit à la mort de Corentin, 11 ans. En début de semaine, les deux chirurgiens mis en cause dans cette intervention chirurgicale étaient entendus par le juge d’instruction et tous deux ont été mis en examen, ont informé leurs avocats. En février dernier les deux chirurgiens avaient déjà été suspendus par l’Ordre pendant trois ans pour l’un et deux pour l’autre.

Le premier médecin "s'est expliqué devant le juge sur les circonstances de son intervention, sur le temps perdu - 1H30 à 2H - avant que les anesthésistes fassent le tour des autres diagnostics puis ne détectent la lésion de l'aorte, donc l'hémorragie", a précisé Me Joseph Roth. "Mon client n'est pas seul dans ce processus", a-t-il ajouté. Le second médecin a lui été mis en examen mardi en fin d'après-midi, a indiqué son avocat, Me George Lacoeuilhe. "Nous somme satisfaits car nous réclamions l'accès au dossier depuis des mois", a-t-il expliqué, ajoutant "cette mise en examen est l'occasion pour mon client de s'exprimer. C'est une bonne chose".

Corentin avait été admis le 31 octobre 2014 dans la clinique Claude-Bernard de Metz pour des douleurs abdominales, diagnostiquées appendicite. L'intervention, débutée le 1er novembre, avait été rapidement stoppée lorsqu'un choc a été constaté à la pose du coelioscope. Il semble qu'à cette occasion l'aorte de l'enfant ait été touchée. Au total, sept praticiens étaient intervenus au chevet de Corentin, qui devait mourir le lendemain au CHU de Nancy, où il avait été transféré en urgence qu'au bout de neuf heures d'opération à Metz.

"Ce n'est pas anodin, une cœlioscopie", a souligné Me Roth. "Il y a énormément d'accidents, de 100 à 150 par an. Dans ce cas, cela a pris des proportions qui deviennent déraisonnables : ce n'est pas toute la compétence d'un médecin qui est remise en cause à cause d'un accident". "C'est la suite logique des rapports d'expertise établis par l'instruction, les chirurgiens vont s'expliquer", a commenté de son côté Me Marc Baerthelé, avocat d'une partie de la famille du petit garçon.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr