Des trois psychiatres du centre hospitalier de Saint-Egrève (photo) dans l’Isère qui avaient été mis en examen il y a un an, un seul sera jugé pour homicide involontaire, six ans après le meurtre d'un étudiant grenoblois par un schizophrène qui s'était échappé de l'hôpital. Dans un arrêt rendu mercredi à huis clos, la cour d'appel de Grenoble a en effet décidé le renvoi en correctionnelle du Dr Lekhraj Gujadhur, responsable du pavillon où était hospitalisé Jean-Pierre Guillaud, ainsi que de l'hôpital. Les deux autres psychiatres mis en examen -un médecin superviseur et un autre qui remplaçait le Dr Gujadhur en son absence- ont en revanche bénéficié d'un non-lieu.
On se souvient de cette affaire tragique, qui avait fait polémique, au point que le président d’alors, Nicolas Sarkozy avait annoncé une réforme de l’hospitalisation d’office. Le 12 novembre 2008, Jean-Pierre Guillaud, déjà auteur de plusieurs agressions à l'arme blanche, avait mortellement poignardé Luc Meunier, 26 ans, à Grenoble, après s'être échappé de l'hôpital psychiatrique. L’agresseur avait été déclaré pénalement irresponsable de cet acte en septembre 2011 et hospitalisé en unité pour malades difficiles (UMD).
Une information judiciaire avait cependant été ouverte pour homicide involontaire afin de déterminer d'éventuelles responsabilités des médecins, à la suite d'une plainte contre X de la famille Meunier. Le 9 avril 2013, le juge d'instruction avait d’abord rendu une ordonnance de non-lieu pour l'ensemble des mis en cause. Mais la famille Meunier avait fait appel. L’affaire de Grenoble n’est pas sans rappeler la mise en cause d’une psychiatre de Marseille dans une affaire similaire.
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