Sans activité médicale depuis 16 ans, la décision ne devrait pas beaucoup pénaliser le Pr Philippe Even mais elle est hautement symbolique. Auteur de nombreux ouvrages controversés dont le "Guide des 4.000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux" écrit avec le Pr Bernard Debré, l’ancien pneumologue va être radié de l’Ordre des médecins a annoncé ce vendredi la chambre disciplinaire de l'Ordre des médecins d'Ile-de-France.
Cette décision qui n'est pas encore définitive, a été prise après la publication d'un ouvrage intitulé "Corruption et crédulité en médecine" publié en septembre 2015, a précisé la chambre. Il est reproché au Pr Even d'avoir tenu "des propos méprisants et diffamatoires" face à des confrères qu'il avait notamment traités de "putains académiques" ou qu'il avait comparés à une "mafia". La décision de radiation de la chambre disciplinaire, présidée par une magistrate, prendra effet le 1er avril 2017, si à cette date elle est devenue définitive, faute d'appel du pneumologue.
L’ancien doyen de la faculté de médecine de Necker ne semble pas en avoir l’intention. Il a déclaré que cette radiation constituait pour lui une "décoration"."Je n'exerce plus depuis 16 ans, précise-t-il, et j'ai obtenu ma désinscription du tableau de l'Ordre le 27 septembre 2015, quelques jours après la publication de "Corruption et crédulité en médecine", un ouvrage dans lequel il dénonce la collusion entre les laboratoires et certains médecins. "J'avance dans ce que je crois être ma vérité, je me fiche éperdument de l'avis du Conseil de l'Ordre," ajoute-t-il.
Le Pr Even avait déjà été condamné en 2014 à "un an d'interdiction d'exercer la médecine dont six mois avec sursis", une sanction réduite par la suite en appel à un simple "blâme" pour avoir traité les allergologues de "gourous" ou de "marchands d'illusion".
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique