Ce mercredi l’assemblée nationale a voté en faveur de la suppression du délai de réflexion de sept jours imposé aux femmes qui souhaitent avorter. L’abrogation de ce délai était attendu. Il a été introduit en commission le mois dernier, à l'initiative de la députée socialiste Catherine Coutelle, présidente de la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée. Cette mesure s’inscrit dans la logique du gouvernement Hollande pour l’élargissement du droit à l’IVG qui a déjà instauré un remboursement intégral de l’IVG en mars 2013 et qui a aussi supprimé la "condition de détresse" en juillet 2014. Pour les députés de la majorité, le délai de réflexion ne sert qu'à culpabiliser les femmes, et "il est souvent vécu dans une grande solitude", par contre tous les députés de l'opposition présents (exclusivement des hommes, à l'exception d'Isabelle Le Callennec) se sont élevés contre cette disposition, la plupart pour des raisons de fond, quelques-uns pour des raisons de forme, à l'instar d'Arnaud Robinet (UMP) "ouvert sur le sujet", mais critiquant le fait que la question ait été réglée par un amendement en commission.
Ces derniers ont vivement critiqué cet amendement, "quand vous achetez une voiture, vous avez quelques jours de réflexion. Ne considérez-vous pas que quand il y a une IVG, il n'y a pas la nécessité de prendre le temps de la réflexion ?", a demandé François de Mazières (UMP) ce à quoi la ministre de la Santé a répliqué: "cessez de considérer les femmes comme des voitures !". Marisol Touraine rappelle que "l'équilibre de la loi Veil n'a pas vocation à être figé pour l'éternité, la société a évolué". L'Assemblée a aussi adopté, avec le soutien du gouvernement, un amendement socialiste autorisant les centres de santé à pratiquer des IVG par aspiration. Ces centres ne peuvent actuellement que réaliser des IVG médicamenteuses.
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