C'est un nouveau rebondissement dans une affaire qui remonte à trois ans. Le 8 juillet 2016, le Pr Henri Joyeux est radié par la chambre disciplinaire de Languedoc-Roussillon pour la publication de deux pétitions anti-vaccins. Mais deux ans plus tard en appel, le 26 juin 2018, le cancérologue montpelliérain de 74 ans est blanchi par la chambre disciplinaire nationale de l'Ordre des médecins, une instance indépendante du Conseil nationale de l'Ordre. La chambre disciplinaire estimait alors que la première décision n'était « pas suffisamment motivée ». Le Cnom s'était alors pourvu en cassation devant le Conseil d'État, « au nom de la déontologie et de son engagement plein et entier en faveur de la vaccination ». Conseil d'État qui a donc décidé hier de casser la décision d'annulation de la radiation. « L'affaire est renvoyée à la chambre disciplinaire nationale de l'Ordre des médecins », a décidé la plus haute juridiction administrative française.
Absence de prudence et termes polémiques
Le Pr Joyeux est jugé pour deux pétitions publiées sur internet en septembre 2014 et mai 2015, intitulées « NON à la vaccination massive des enfants contre les papillomavirus » et « Vaccin obligatoire : les Français piégés par la loi et par les laboratoires ! ». La première s'élevait contre une recommandation du Haut conseil de la santé publique, jamais suivie par le gouvernement, préconisant d'abaisser de 11 à 9 ans l'âge de la vaccination contre le papillomavirus pour les filles. La seconde pointait la présence d'aluminium comme adjuvant dans le vaccin hexavalent, en estimant que cela représentait un danger, ce qui n'est corroboré par aucune étude.
Pour motiver sa décision, le Conseil d'État a contesté le point de vue de la chambre disciplinaire nationale de l'Ordre selon lequel le Pr Joyeux « ne s'opposait pas aux vaccinations et se bornait à en préconiser l'usage avec prudence et discernement ».
En outre, le Conseil d'État a également contesté l'argument selon lequel le Pr Joyeux aurait respecté « les obligations de prudence » d'un médecin lorsqu'il s'adresse au grand public, soulignant qu'il avait fait usage de « termes polémiques ».
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