En 2015, 5,3 millions de personnes bénéficiaient de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C). L’idée reçue voudrait que la CMU-C fasse monter en flèche les dépenses de santé de ceux qui y sont éligibles, mais une nouvelle étude de la Drees vient battre cette idée en brèche … en partie.
En effet si les bénéficiaires de la CMU-C sont en plus mauvaise santé que les autres assurés, au regard des chiffres, à état de santé comparable, ils ont des dépenses de santé proches de celles des autres. Exception faite des dépenses de généralistes. En effet par rapport aux personnes sans aucune complémentaire, ceux avec une CMU-C ont une probabilité de recourir à un généraliste de 12 points de pourcentage plus élevée, contre 8 points pour ceux avec un autre type de complémentaire.
Mais c’est surtout du côté des dépenses que la différence se fait sentir entre CMU-C et les autres. L’étude montre que les dépenses auprès des généralistes sont plus importantes de 43% pour les bénéficiaires de la CMU-C par rapport à ceux sans complémentaire. « Le recours plus important aux consultations de généralistes est donc confirmé, même lorsque l’on tient compte des différences d’état de santé » note le rapport. Les généralistes étant les premiers prescripteurs, l’étude y voit peut-être une explication au fait que les dépenses de médicaments soient également plus fortes de 43 % chez les bénéficiaires de la CMU, contre 27% pour les autres assurés.
Moins de renoncement aux soins
Conforme à l’un de ses objectifs, la CMU-C permet aussi de diviser par deux le renoncement aux soins pour des raisons financières, mais cette fois au même titre que les autres complémentaires. Les généralistes sont en général peu concernés par les renoncements aux soins, contrairement aux soins dentaires ou d’optiques par exemple. La probabilité moyenne de renoncer à des soins chez le généraliste pour les personnes sans couverture s’établit autour de 10%, pour les bénéficiaires de la CMU-C elle tombe à 5%, contre 8% avec les autres assurances. Même marginal, l'effet de la couverture maladie universelle sur l'accès aux soins existe donc bel et bien pour les généralistes comme pour les autres.
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