De la paperasse en veux-tu, en voilà. Les généralistes sont de plus en plus à dénoncer l'augmentation des tâches administratives qui grignotent sur le temps médical en consultation. La Mutuelle du médecin présentait ce jeudi une étude* sur le sujet. Les généralistes déclarent travailler en moyenne 50 heures par semaine, dont sept heures consacrées uniquement aux tâches de paperasse, et 3 heures pour les autres tâches.
Sur ces sept heures hebdomadaires, la rédaction de dossiers administratifs de type CMU ou CMDPH est la plus chronophage pour 24 % des interrogés. Viennent ensuite les démarches de comptabilité et finances (23 %), les dossiers patients (21 %), les comptes rendus (13 %) et la prise de rendez-vous (13 %). Les problématiques administratives divergent cependant selon l'âge du médecin. Ainsi, la prise de rendez-vous est moins chronophage pour les médecins de moins de 40 ans (5 %) que chez les plus de 50 ans (11 %). A contrario, les généralistes expérimentés perdent moins de temps à la rédaction de comptes rendus (11,6 % jugent cette activité chronophage contre 13 % chez les moins de 40 ans).
Situation qui se dégrade
Les médecins en fin de carrière sont également moins nombreux à faire appel à un secrétariat (31 %) contre 66,7 % des jeunes médecins. Enfin, aucun médecin n'a observé une diminution de son travail administratif ces dernières années. 78 % avouent que cela s'est dégradé et 22 % jugent que la charge est restée stable. L'augmentation des tâches administratives n'est pas sans conséquences pour les praticiens qui estiment à 85 % que cela impacte lourdement leur activité professionnelle et leur satisfaction au travail. Les conséquences sont un peu moins importantes sur le moral du praticien mais représente tout de même 65 % des interrogés.
Pourtant, les généralistes avouent en majorité (75 %) qu'Internet et le numérique ont permis de leur faire gagner du temps, notamment pour la prise de rendez-vous ou les tâches de gestion du cabinet mais moins pour la réception de comptes rendus de la part de confrères ou des résultats de laboratoires.
* Étude réalisée entre le 23 et le 30 octobre 2018 auprès d'un échantillon représentatif de 201 généralistes sur l'ensemble du territoire.
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