Sur toutes les lèvres et dans tous les programmes, les MSP n'ont jamais semblé faire autant l'unanimité qu'en ce moment. "La quasi-totalité des candidats à la présidentielle évoquent les MSP comme le modèle d'avenir" souligne Pascal Gendry nouveau président de la Fédération des Maisons et Pôles de santé ( FFMPS). Le nombre record de participants (950) aux Journées nationales de la FFMPS qui se sont ouvertes ce matin à Lyon et la proportion importante de jeunes professionnels de santé présents, vient confirmer le dynamisme actuel en faveur de ces structures.
Les nouveaux chiffres présentés par l'Observatoire de la DGOS permettent aussi d'en attester. Le territoire français compte aujourd'hui 910 MSP déjà opérationnelles et 334 projets déjà sélectionnés. À titre de comparaison, il y en avait 778 il y a un an, l'augmentation a donc été de 17 % cette année. La région Auvergne-Rhone-Alpes, qui accueille le Congrès et où s'était montée la toute première MSP, est toujours en tête du nombre de structures avec 144 MSP déjà ouvertes mais elle est talonnée par la Nouvelle Aquitaine avec 104 structures et 62 projets en cours.
Les MSP se réinventent déjà
Les voyants sont donc au vert pour les MSP, mais elles se trouvent malgré tout à la croisée des chemins. "Nous étions dans une phase où il fallait convaincre, maintenant nous entrons dans une phase où il faut aider les équipes à fonctionner" explique Pascal Gendry. "Tous ceux qui voulaient voir, ont vu et ont fait. Les idéalistes, les innovateurs ont déjà été convaincus. Aujourd'hui il faut changer de discours, de communication et d'outillage pour faire venir les autres en leur apportant une solution à leurs problèmes" confirme Pierre de Haas, ancien président de la FFMPS.
Faut-il y voir un signe de cette phase de transition ? Si la croissance du nombre des MSP n'est pas remise en question, elle ralentit un peu cette année (17 % contre 26 % l'année précédente). Cette évolution se voit aussi peut-être déjà dans les nouveaux projets qui se montent. Si la structure type des MSP évolue peu avec en moyenne 5 médecins pour 9,1 paramédicaux, 1,6 chirurgien-dentiste et 2,3 pharmaciens, les professionnels qui sont à l'origine des nouvelles MSP ne sont plus forcément les mêmes. "Les médecins étaient initiateurs pour les premières MSP, ils sont aujourd'hui suivistes. Ce sont plus souvent les infirmières et les pharmaciens qui se lancent" explique le Dr de Haas.
Autre changement, pour la première fois le pourcentage de MSP en milieu rural est minoritaire. Elles constituent 43 % des MSP sur le territoire français. Cette tendance semble s'accentuer puisque les MSP rurales ne constituent que 37 % des projets en cours. "Ce n’est pas une diminution en milieu rural mais une augmentation en milieu urbain et c'est plutôt bon signe. La MSP n'est plus qu'un objet de ruralité désertique mais est devenue aussi un objet de qualité du service rendu et d'exercice professionnel coordonné quel que soit le milieu" souligne Michel Varroud-Vial conseiller soins primaires de la DGOS.
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