Les ordonnances du projet de loi santé n’ont toujours pas toutes été ratifiées. La nouvelle Assemblée se retrouve donc à devoir voter des textes élaborés par le précédent gouvernement. La commission des Affaires sociales examinait dans la matinée plusieurs projets de loi de ratification, les quatre ordonnances soumises ont été prises en application de la loi Santé remontant à janvier 2016, et portent sur la profession de physicien médical, sur la reconnaissance des qualifications professionnelles, et encore sur les ordres des professions de santé. "Ni vous ni moi n'avons été impliqués dans les discussions parlementaires", a lancé la ministre de la Santé Agnès Buzyn devant la commission, tout en soutenant leur approbation. Le texte sur les qualifications professionnelles, qui transpose une directive européenne de 2013, a fait particulièrement réagir les parlementaires. Il s'agit de permettre sous conditions à certains professionnels de santé d'autres États européens de pouvoir exercer en France.
Des députés LR se sont dits "inquiets" et ont jugé que la directive européenne était mal interprétée. De plus, ils se sont interrogés sur l'urgence à ratifier l'ordonnance alors que le Sénat ne s'en saisira pas avant l'automne. En cela, ils ont été rejoints par un élu La République en marche, Cyrille Isaac: "On est tout nouveaux, pourquoi est-ce qu'il y a une urgence?" a-t-il questionné, évoquant "un dossier sensible". Olivier Véran, ex-PS rallié à En Marche et pourtant rapporteur de la loi Santé à l'époque a aussi dit ses réserves, soulignant que "le débat n'est pas restreint à la France". Pour les communistes, cette ordonnance "soulève le sujet des numerus clausus", pour les Insoumis "il faudrait veiller à ne pas devenir +eurobéat+" tandis que pour le FN "on nous met sous pression de l'Union européenne".
Agnès Buzyn, qui avait dû quitter la commission avant ces débats, avait d'emblée dit "comprendre les inquiétudes" des professionnels et souligné que déjà "la directive communautaire aurait dû être transposée au plus tard en janvier 2016". "La marge de manœuvre du gouvernement est extrêmement réduite", avait-elle insisté, promettant d'être "particulièrement vigilante" dans l'application. En son absence, la rapporteur (REM) Elisabeth Toutut-Picard a assuré qu'"on n'ouvre pas les vannes" aux professionnels étrangers et qu'il n'était "pas possible d'exclure une profession a priori".
Les projets de loi de ratification ont été adoptés, avant leur passage dans l'hémicycle le 19 juillet.
Quatre généralistes font vivre à tour de rôle un cabinet éphémère d’un village du Jura dépourvu de médecin
En direct du CMGF 2025
Un généraliste, c’est quoi ? Au CMGF, le nouveau référentiel métier redéfinit les contours de la profession
« Ce que fait le député Garot, c’est du sabotage ! » : la nouvelle présidente de Médecins pour demain à l’offensive
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur