Les stéréotypes de genre sont solidement ancrés chez les enfants dès l'âge de 10 ans, assure une étude publiée mercredi qui souligne que ces croyances peuvent augmenter les risques de dépression, suicide ou violence chez les adolescents. Selon cette recherche, publiée dans le Journal of Adolescent Health et menée dans quinze pays, "les risques en matière de santé encourus par les adolescents sont déterminés par des comportements façonnés par les stéréotypes sexuels, qui peuvent être bien ancrés chez les enfants dès l'âge de dix ou onze ans".
L'étude porte sur 450 pré-adolescents. "Nous avons vu des enfants très jeunes, que ce soit dans les sociétés les plus ouvertes ou dans les plus conservatrices, intérioriser très vite ces mythes selon lesquels les filles sont vulnérables et les garçons forts et indépendants", assure Robert Blum, directeur de l'étude. Or celle-ci souligne par exemple que les stéréotypes de genre sur une certaine passivité féminine peuvent encourager les abus. Ce type de stéréotypes "fait courir un grand risque aux filles de quitter l'école précocement, de subir des violences physiques ou sexuelles, de se marier ou avoir un enfant précocement, être infecté par le VIH ou d'autres maladies sexuellement transmissibles", selon ses auteurs.
Les garçons de leur côté seraient encouragés à passer du temps en dehors de la maison, sans surveillance. Ils souffrent aussi des stéréotypes selon lesquels ils sont physiquement forts et indépendants, ce qui peut les pousser à se montrer violents ou à consommer des drogues.
Faire évoluer ces comportements n'est pourtant pas chose aisée. Kristin Mmari, à l'origine de cette étude intitulée Global Early Adolescent Study et réalisée en partenariat avec l'OMS et l'université américaine Johns Hopkins est pessimiste : "des milliards de dollars sont investis dans le monde dans des programmes de santé destinés aux adolescents mais qui ne vont pas les toucher avant 15 ans, ce qui est déjà trop tard pour avoir un vrai impact".
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