On savait déjà qu’Olivier Véran n’était pas le plus grand fan du numerus clausus. En septembre dernier, lors d'un colloque de MG France, le député LREM de l’Isère annonçait vouloir transformer le plafond du numerus clausus en plancher. « Il faut que l’on forme au minimum 7 800 étudiants », déclarait-il alors.
Le rapporteur du PLFSS 2 018 va aujourd'hui plus loin en défendant sa suppression pure et simple. Dans un article du « Figaro », il estime que « le numerus clausus n’est qu’un instrument qui empêche les jeunes Français de faire médecine en France. (...) On écarte précocement des étudiants brillants et motivés qui auraient fait d’excellents médecins, pour finir par en retenir, voire en chercher d’autres, dont la formation est inégale. »
Le député fait notamment référence à la proportion croissante de nouveaux inscrits à l’Ordre ayant obtenu leur diplôme à l’étranger (25 % l'an dernier selon les chiffres du CNOM, NDLR) . Par ailleurs, sur les 80 % d’étudiants qui échouent en première année de médecine, nombreux sont ceux qui partent en Belgique ou en Roumanie par exemple pour y suivre leurs études.
Un président ambigu sur ce sujet
Cette prise de position d’Olivier Véran intervient alors que le numerus clausus vient une nouvelle fois d’être revu à la hausse (+1 %) pour 2018. 8 205 candidats de la première année commune aux études de santé (PACES) seront admis en deuxième année de médecine à la prochaine rentrée universitaire.
Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait à plusieurs reprises laissé entendre qu’il voulait supprimer le numerus clausus qu’il jugeait comme un dispositif dépassé. Mais son programme officiel était plus ambigu et évoquait l'idée de relever le nombre de professionnels formés en tenant compte des besoins des territoires. « Le numerus clausus actuel est injuste et inefficace, nous formerons davantage de praticiens et adapterons les capacités de formation aux besoins de santé des territoires », précisait son programme thématique santé.
Une fois élu, il avait déclaré en juillet devant la conférence nationale des territoires réunie au Sénat, son intention de « rouvrir les numerus clausus qui ont construit cette rareté du personnel médical sur les territoires ».
Le nombre limité de places dans les universités pour former tout le monde, et l'impact à retardement d’une telle mesure (pas avant dix ans) sont avancés comme arguments par les réfractaires à cette suppression. Le sujet doit en tout cas faire l’objet d’une réunion à l’Élysée très prochainement. La question sera de savoir comment remplacer ce dispositif de régulation mis en place en 1972.
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