Tout mettre en œuvre pour que ça ne finisse pas en victoire à la Pyrrhus... Si l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) a obtenu gain de cause au Conseil constitutionnel sur la cotisation foncière des entreprises (CFE) – qui aurait pu connaître une hausse de 40% cette année chez les libéraux – son président, Michel Chassang, est plus remonté que jamais. Il annonce donc que le mouvement de grogne des libéraux « asphyxiés » va s’amplifier.
Alors que la pétition en ligne, lancée en décembre par l’UNAPL, a déjà recueilli 45 000 signatures, cette dernière a renvoyé, cette semaine, symboliquement au gouvernement ses « cadeaux toxiques ». « On n’a pas baissé les bras, le mouvement va se poursuivre et va même aller au-delà en l’absence d’avancées », menace Michel Chassang. Des vrais paquets (vides) qui seront expédiés à Matignon ainsi que dans certains ministères comme celui de la Santé, du Travail et des Finances. Mais aussi, en région, dans les préfectures. « Après Noël, beaucoup revendent les cadeaux qui ne leur ont pas plu. Nous, nous les retournons à l’expéditeur », raconte-t-il avec un sourire narquois.
Parmi les cadeaux « empoisonnés »dont l’UNAPL estime les libéraux destinataires on trouve la réforme des retraites qui prévoit la désignation par décret du directeur de la Caisse nationale d'assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL). Cela s’apparente à une « nationalisation du système de retraite », selon Michel Chassang. D’après lui, les 21 milliards de réserves mis de côté pour le départ à la retraite des baby-boomers seraient en danger. Sans compter le fait que les libéraux contribuent déjà « à hauteur de un euro sur trois, estime-t-il, à la compensation nationale ».
Avoir droit de cité
« Nous ne sommes pas des nantis!, râle le président de l’UNAPL. Les entreprises libérales sont pour la plupart d’entre elles des TPE. » En dépit de la victoire sur la CFE qui aurait permis aux professionnels
libéraux d’économiser entre 500 et 1 000 euros, estime Michel Chassang, il y a toujours « deux poids, deux mesures », selon lui. Les TPE libérales ne feraient pas le poids devant les géants du CAC40.
De fait, les « asphyxiés » veulent aussi avoir droit de cité. Au-delà, de ses motifs d’irritation du moment, l’organisation de professionnels libéraux voudrait aussi avoir davantage voix au chapitre. Alors qu’elle représente 27 % des entreprises et 2 millions d’actifs, l’UNAPL n’est pas jugée représentative. Elle demande d’« obtenir l’équité avec les autres entreprises que ce soit dans le cadre fiscal ou de la représentativité patronale ». Sur ce dernier point, on ne peut pas dire qu’elle ait été vraiment entendue. Mardi, lors de sa conférence de presse, le président Hollande a certes souligné que c’étaient les TPE et les PME qui créaient de l'emploi. Et il a rappelé que son « pacte de responsabilité » était un dialogue avec tous les partenaires sociaux et non exclusivement avec le Medef. Et de citer expressément L'UPA (Union Professionnelle Artisanale) et la CGPME, mais pas l’UNAPL…
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