À la veille de l'annonce du Plan « Ma santé 2022 » par le Président de la République, le patron de la Fédération des médecins de France (FMF), le Dr Jean-Paul Hamon écrit une lettre au président. Dans un pamphlet intitulé « Make our système de santé great again », clin d'œil satirique au slogan de campagne de Donald Trump (repris par le chef de l'État après la sortie des États-Unis de l'Accord de Paris sur le climat), le généraliste de Clamart demande une réforme ambitieuse et courageuse à Emmanuel Macron.
« La tâche est immense pour le gouvernement mais elle n'est pas insurmontable si le courage est présent et sa confiance envers les médecins et professionnels de santé affirmée », estime le Dr Hamon. Il demande avant tout « d'arrêter de se focaliser sur le déficit financier » et de mettre « trois milliards sur la table » pour mener à bien cette réforme. Le patron de la FMF rappelle aussi son souhait d'effacer la dette hospitalière de 23 milliards d'euros.
Non à la commercialisation de la santé
Comme à son habitude, le Dr Hamon met le Président en garde sur les dérives du système de santé, dénonçant la multiplication des « plateformes commerciales des assurances » pour la télémédecine ou les prises de rendez-vous en ligne. Ces outils numériques doivent rester aux mains des professionnels de santé selon lui. Il prône également la suppression de la concurrence entre la ville et l'hôpital en instaurant « une vraie collaboration et une vraie complémentarité ».
L'hôpital doit selon le président de la FMF, devenir « le troisième recours » et laisser aux libéraux la gestion de la permanence des soins (PDSA) et des soins non programmés. Coté formation, il souhaite favoriser les stages en libéral dans les trois cycles des études de médecine pour promouvoir la médecine de ville. L'attractivité de la médecine libérale passera aussi selon Jean-Paul Hamon par des incitations à la coordination. « Oui au regroupement dans de petites unités, capables d'assurer les soins non programmés, mais pas dans des maisons de santé, coûteuses, dont les solutions de financement fragilisent l’indépendance des praticiens qui y exercent », plaide-t-il.
Un exercice de groupe qui permettra, d'après le généraliste, « de s'engager dans une démarche qualité loin des protocolisations sclérosantes en instaurant des groupes de qualité régionaux regroupant les médecins de proximité, les spécialistes libéraux et les médecins hospitaliers », défend le Dr Hamon.
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