Pour les signataires de la convention, les médecins doivent arrêter de prescrire les anti-Alzheimer

Publié le 04/11/2016
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Crédit photo : BURGER/PHANIE

"Plus de dix ans ont été nécessaires pour que les autorités sanitaires françaises se décident au retrait du Mediator, dont la dangerosité et l’inefficacité étaient prouvées. Combien d’années seront nécessaires pour que l’inutilité et les effets secondaires des médicaments de la maladie d’Alzheimer, confirmés il y a quelques jours par la Haute Autorité de Santé, aboutissent à leur retrait ?" Les trois signataires de la nouvelle convention viennent de prendre une initiative assez inédite pour des syndicats de médecins libéraux.

Dans un communiqué commun diffusé vendredi après-midi, MG France, la FMF et Le Bloc invitent en effet les médecins libéraux à "interrompre la prescription des médicaments de la maladie d’Alzheimer." Les trois organisations estiment ainsi prendre leurs responsabilités "en recommandant aux médecins de cesser complètement la prescription de ces médicaments." Et de mettre en garde leurs confrères : "En cas de plainte d’une famille, les responsables politiques et sanitaires seront mis en cause. Les prescripteurs, informés des risques, et qui continueraient à prescrire, pourraient l’être aussi."

Pour autant, dans l'esprit des syndicats de Claude Leicher, Jean-Paul Hamon et Philippe Cuq, "il ne s’agit pas de laisser ces patients sans soin et sans accompagnement". A leurs yeux, le  parcours de soins doit être recentré sur la prise en charge médicale et sociale. "La dépense évitée par la non prescription de traitements inutiles et dangereux peut être plus efficacement consacrée à l’accompagnement des malades et à l’aide aux aidants, en facilitant notamment le maintien à domicile par des « solutions de répit", martèlent-ils. MG France, la FMF et le Bloc disent désormais attendre cette décision des autorités, alors même que Marisol Touraine a réaffirmé récemment qu'elle maintiendrait le remboursement de cette classe thérapeutique, en dépit de l'avis récent de la HAS. Mais les trois syndicats d'enfoncer le clou, soulignant que leurs confrères pourront ainsi "mieux protéger ces patients particulièrement vulnérables et mieux les accompagner."


Source : lequotidiendumedecin.fr