Quatre ans après la mise en place de la réforme de l’ASV, la CARMF a fait parvenir à Marisol Touraine ses projections pour le régime dans les quinze prochaines années. Mauvaise nouvelle, les prévisions que la caisse a fait réaliser par SPAC, une société d’actuariat montre que le régime sera en déficit dans les quatre ans qui viennent. "Les dernières projections tendancielles, avec les paramètres actuels, montrent que le seul gel de la valeur du point, même indéfini, ne permet pas l’équilibre du régime en attendant une inversion des courbes vers 2034. Un déficit technique apparaît dans 4 ans et la cessation de paiement dans 10 ans," écrit Gérard Maudrux à la ministre dans une lettre qu’il lui adresse le 26 mars.
Dans son courrier, le président de la CARMF déballe toutes les hypothèses pour l’après 2017, terme de la réforme prévue par le décret Bertrand de 2011: passage de la cotisation de 2,8% en 2017 à 3,20% en 2020, 3,3% en 2021, 3,4% en 2022... Toutes sont insuffisantes à éviter l’épuisement des réserves dans les années 2020 et la cessation de paiement à l’horizon 2035... L’addition devra être beaucoup plus lourde, signifie en substance Gérard Maudrux, qui n’a jamais été partisan de la réforme actuelle qui s’applique progressivement jusqu’en 2016 : "pour équilibrer le régime en réindexant le point après 2019, la cotisation d’ajustement devrait être portée progressivement à 3,9 % en 2021 : 3,1 % en 2018, 3,4 % en 2019, 3,7 % en 2020 et 3,9 % en 2021. Cela représente une augmentation de la cotisation globale de 13%," assène le président de la CARMF.
Autre alternative possible, douloureuse cette fois pour les retraités : en agissant sur les seules prestations, la valeur du point devrait être baissée de 3 %, et le point gelé jusqu’en 2029, suggère la CARMF.
La caisse ne voit au final qu’une solution dans le contexte actuel : appliquer pour l’ASV ce qui a été proposé pour le régime complémentaire, c’est-à-dire retraite à 62 ans et surcotes au-delà; une option, la "retraite à la carte", qui avait été vertement critiquée par la CSMF et MG France... et n’est toujours pas retenue par les pouvoirs publics. "Cette solution permettrait de ne pas toucher à la cotisation ou de gagner plusieurs années sur la durée de gel de la valeur du point," objecte pourtant la CARMF.
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