Face aux critiques, la ministre de la Santé fait rarement machine arrière, et la polémique autour de la nomination du directeur général adjoint de l’Institut Gustave Roussy en est un nouvel exemple. Marisol Touraine souhaiterait nommer Frédéric Varnier, actuel membre de son cabinet, à ce poste, mais le conseil d’administration du centre anti-cancer y est opposé.
Interrogée sur cette affaire lors des questions au gouvernement à l'Assemblée Nationale, Marisol Touraine a défendu son candidat. "Ses compétences ne sont pas en cause", a-t-elle affirmé, rappelant que Frédéric Varnier avait été secrétaire général du centre hospitalier sud francilien et qu'il figurait parmi les candidats pré-sélectionnés à l'issue des entretiens réalisés par la direction de Gustave-Roussy. Marisol Touraine a aussi rappelé que la procédure qui lui permet de réaliser une telle nomination par décret avait été mise en place sous le gouvernement Fillon et utilisée pour nommer le précédent directeur adjoint, Charles Guépratte, en 2009.
Elle répondait à une question du député de l'Aveyron Yves Censi (LR), qui a fustigé un "passage en force" contraire à "toutes les règles d'usage et d'éthique (...) dans ce type de nominations".
[VIDEO] Marisol Touraine défend Frédéric Vanier à l'Assemblée
"Mise en danger" de l'IGR
Dans un avis -qui n’est que consultatif- le conseil d’administration de l’IGR s'est pourtant prononcé mercredi matin contre la nomination de M. Varnier par huit voix contre, deux pour et deux abstentions. "Ce n'est pas une attitude politique, c'est une attitude qui vise à faire le bon choix pour Gustave-Roussy et pour les malades qui (y) sont soignés", a expliqué Jean-Pierre Davant, membre du conseil d'administration de l'Institut et ex patron de la Mutualité Française. "Le candidat qu'elle propose, il a fait du cabinet, il n'a jamais dirigé un hôpital quelconque. Secrétaire général ce n'est pas directeur", a-t-il argumenté.
Après la nomination de Charles Guépratte à la tête du CHU de Nice, en août, l'IGR a confié à un cabinet spécialisé le recrutement de son remplaçant. Plusieurs candidats ont été reçus par le directeur général de l'Institut, le néerlandais Alexander Eggermont, qui a donné sa préférence à Cédric Arcos, actuel directeur d'hôpital et délégué général adjoint de la Fédération Hospitalière de France (FHF).
"Si les choses se faisaient normalement, le conseil d'administration aurait à se prononcer sur le candidat présenté par le directeur général", avis qui serait suivi par la ministre, a estimé Jean-Pierre Davant. Selon lui, "en procédant de cette manière", Marisol Touraine met "en danger" l'IGR, qui n'est "pas n'importe quel hôpital" et a besoin d'une "équipe parfaitement soudée" à sa tête. "On ne peut pas le diriger seulement selon les humeurs de la ministre et les gens qu'elle a à recaser", s'est-il emporté.
Dans cette affaire, toutes les procédures ne sont pas épuisées, puisque Unicancer, la fédération des centres français de lutte contre le cancer, dont l'IGR fait partie, donnera à son tour un avis consultatif début janvier.
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