La dérogation obtenue par la France prendra fin au 31 décembre, les professionnels ne peuvent plus jouer la montre. A partir du 1er janvier, les missions héliportées sollicitées par le Samu auprès de compagnies privées devront être assurées par un équipage de deux personnes, pour des raisons de sécurité. Ces missions - utilisées en conditions météo difficiles ou lorsqu'un patient est récupéré chez lui ou sur le lieu de l'accident - représentent le tiers des 20.000 à 25.000 interventions annuelles du Samu héliporté.
En France, contrairement à d'autres pays, les hélicos d'urgence du Samu ne tournent qu'avec un pilote. Et les compagnies d'hélicoptères auraient aimé que cela reste ainsi. L'hexagone a, selon le Syndicat national des exploitants d'hélicoptères (SNEH), le niveau de sécurité "le meilleur d'Europe" alors que "des pays qui appliquent déjà cette disposition ont enregistré de nombreux accidents". Le dernier en France remonte à 1997.
Après avoir dans un premier temps envisagé de confier cette mission d'assistance au personnel médical, les autorités ont tranché en faveur d'un membre d'équipage distinct. Pilote ou navigant technique? Au grand dam des syndicats de pilotes, la deuxième solution est désormais prioritairement retenue. "L'option du deuxième membre d'équipage non pilote est la seule compatible avec le calendrier de mise en conformité", explique la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), en ajoutant néanmoins que "l'exploitation à deux pilotes (sera) aussi possible".
Reste que la nouvelle réglementation risque d’avoir des conséquences sur les performances des appareils."Une personne en plus, c'est 80 kg, soit 100 litres de carburant et 20 minutes de vol en moins", calcule Nicolas Letellier, président de l'Association française des médecins utilisateurs d'hélicoptères sanitaires hospitaliers. Forcément, avec les mêmes hélicoptères, "cela va nous pénaliser et limiter la distance des missions et leur enchaînement, nous serons obligés d'en refuser certaines", redoute le médecin.
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