Les Blésois peuvent dorénavant compter sur trois mousquetaires médicaux. Alors que la prise en charge des soins non programmés reste problématique pour les habitants dans des zones médicalement fragiles, l'initiative du Dr Boubacar Diagana et de ses deux confrères est inédite. Les trois médecins urgentistes travaillant à mi-temps au SMUR de l'hôpital de Vendôme ont ouvert à Blois, depuis décembre, un cabinet libéral baptisé « Urgences médicales 41 ».
Les patients y sont accueillis tous les jours, de 19 heures à 23 heures, sans rendez-vous, et de 9 heures à 19 heures sur rendez-vous, ainsi que le samedi de 9 heures à 12 heures. « Les patients appellent une plateforme téléphonique pour choisir un créneau horaire. Ils peuvent aussi joindre un médecin s'ils le souhaitent », explique le Dr Diagana.
Soulager les médecins traitants
Équipé d'un petit plateau technique, le cabinet médical répond aux demandes de soins non programmés mais aussi à des actes d'urgence non vitale et de petite chirurgie (sutures par exemple). « Nous sommes équipés d'un électrocardiogramme. Cela permet de détecter un infarctus chez les patients qui ont des douleurs thoraciques. Mais nous ne prenons pas de patients avec le pronostic vital engagé », poursuit le Dr Diagana.
Avec cette offre de soins originale, le praticien souhaite contribuer à désengorger les urgences, soulager les médecins traitants surchargés par les consultations imprévues et apporter une réponse aux patients sans médecins traitants. « Il y a huit heures d'attente aux urgences de Blois, voire plus », souligne-t-il.
Comment les généralistes libéraux du secteur accueillent-ils cette initiative ? « Nous leur avons présenté le dispositif et ils ont été rassurés, affirme le Dr Diagana. Nous nous sommes engagés à faire des retours d'information aux médecins traitants pour les patients chroniques. »
Généraliste à Saint-Laurent-Nouan, le Dr Mickaël Morel trouve le projet « intéressant ». « Vu la charge de travail et la démographie médicale déclinante sur le territoire, il n'y a pas de crainte pour la concurrence. De plus, les urgentistes vont s'inclure dans la prise en charge des soins non programmés et n'ont pas vocation à être médecins traitants », juge le médecin, également président de la CPTS de Blois.
20 consultations par jour
Depuis l'ouverture de ce cabinet médical, le Dr Diagana assure en moyenne une vingtaine de consultations par jour, une activité qui va « crescendo », dit-il. Et l'urgentiste a de la suite dans les idées. En juin, il souhaite faire évoluer ce cabinet médical vers une maison de santé pluridisciplinaire – en faisant appel à d'autres professionnels, dont un radiologue et un pédiatre. Le patricien vise même à terme « une maison de santé universitaire avec formation des internes ».
En dehors du soutien de la mairie pour l'équipement mobilier du cabinet, les trois médecins assument seuls les frais de fonctionnement (loyer, abonnement téléphonique, équipement informatique), sans aide financière de l'agence régionale de santé (ARS) ou de la CPAM.
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