Alors que l'épidémie repart fortement dans plusieurs départements (dont les Bouches-du-Rhône) et que les hôpitaux parisiens (AP-HP) ont annoncé des déprogrammations au bloc – jusqu'à 20 % de l'activité traditionnelle – pour prendre en charge les patients Covid, les spécialistes de plateaux techniques libéraux (chirurgiens, gynécologues-obstétriciens et anesthésistes-réanimateurs) appellent à ne pas étendre cette mesure sur tout le territoire.
Le syndicat du BLOC et l'Union des chirurgiens de France (UCDF) saluent la volonté du ministre de la Santé de ne pas « déprogrammer massivement l'activité chirurgicale réglée », comme il l'a exprimé il y a deux jours.
« Le retour d'expérience du plan blanc du 13 mars dernier a montré que l'activité chirurgicale réglée pouvait s'arrêter en moins de 24 heures s'il était nécessaire de consacrer toute l'activité de soins à la lutte contre le SARS-CoV-2, précisent les représentants syndicaux. Néanmoins, les conséquences en matière de santé publique ont été lourdes, avec une augmentation de la morbidité et de la mortalité du fait d'un retard de prise en charge qui n'est pas encore résorbé à l'heure actuelle. »
Conséquences « délétères »
Prêts à déprogrammer rapidement « en cas de besoin » et de nécessité « sur un territoire particulier en fonction de sa situation sanitaire », le BLOC et l'UCDF estiment cependant que cette mesure aurait « à nouveau des conséquences délétères » si elle était généralisée sur l'ensemble du territoire français. « Le SARS-CoV-2 n'est pas le seul danger qui menace nos patients », soulignent-ils.
« Mobilisés » et « soucieux » de la globalité de la santé de leurs patients, les praticiens de l'UCDF et du BLOC indiquent qu'ils resteront « extrêmement attentifs » à la pertinence de toute restriction de l'accès aux soins chirurgicaux.
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