Doucement, mais sûrement. Le patron de l’assurance maladie semble faire sienne cette méthode dans le bilan circonstancié qu’il dresse pour « Le Quotidien » de la première année du chantier de la téléconsultation. On a beau être loin des objectifs ambitieux affichés un peu imprudemment par le gouvernement, il préfère se réjouir que près de 2 000 confrères aient déjà à ce jour franchi le pas.
Pour Nicolas Revel, engagé dans une réorganisation progressive de la médecine de ville, il ne faut visiblement pas confondre vitesse et précipitation. C’est vrai pour la télémédecine, pour laquelle il compte sur « un temps d’appropriation » des professionnels et des patients. Et dans une moindre mesure, cela vaut aussi pour les autres réformes touchant aux modes d’exercice libéraux. Au point d’agacer les partenaires syndicaux qui ont des fourmis dans les jambes. A l'instar de MG France qui ne cache pas son impatience : aux yeux des responsables de l'organisation de médecins généralistes, le recrutement des nouveaux assistants médicaux patine et les futurs CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé) se déploient sans évidente logique. On pourrait compléter le tableau par la montée en charge discrète des expérimentations sur les rémunérations forfaitaires issues de l’article 51 du PLFSS 2018, que pour l’heure, faute de temps sans doute, les libéraux sont peu nombreux à avoir pris d’assaut.
Ce rythme tranquille est-il le meilleur moyen d’arriver à des modifications structurelles durables ? Peut-être. Mais malheureusement, le temps presse. Sur la désertification médicale, il faut apporter des réponses rapides qui passent forcément par la mise en place d’équipes de soins et l’embauche d’auxiliaires dans les cabinets. Et pour résoudre la crise des urgences, la ministre table sur la prise en charge hic et nunc des soins non programmés en ville. Autant dire que la gestion du calendrier est délicate dans le contexte actuel...
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