Le gouvernement n’aime pas les manifestations du samedi. Le 30 novembre prochain, point de gilets jaunes à l’horizon, mais une nouvelle journée de mobilisation de blouses blanches. Nul doute que l’équipe Macron – et Agnès Buzyn au premier chef — scruteront avec attention le nombre de protestataires. Que leurs rangs soient clairsemés et on dira que c’est en partie gagné pour l’exécutif et que le « plan d’urgence » a convaincu les hospitaliers. En dépit des réactions déçues des syndicats, l’hypothèse d’un retour au calme n’est pas absurde, tant l’effort gouvernemental paraît conséquent pour les personnels et les établissements, associant nouvelles primes pour les paramédicaux et les PH, reprise partielle de la dette et révision à la hausse de l’ONDAM. Ce train de mesures, défendu avec conviction par la ministre de la Santé dans nos colonnes sera traduit dans le PLFSS en cours de discussion et dans une loi ad hoc annoncée pour 2020. Il devrait s’accompagner d’un renforcement de la place du corps médical dans la gouvernance des centres hospitaliers. Cela faisait longtemps qu’un gouvernement n’avait pas dégagé autant de moyens pour le secteur. Au point de susciter déjà une pointe d’agacement chez les libéraux…
Et pourtant, en dépit de cet effort, la probabilité d’une prolongation du conflit semble forte. D’abord, pour des raisons politiques : une partie des syndicats rêve d’un mois de décembre chaud bouillant comme celui de 1995 après l’annonce des ordonnances Juppé. Et dans ce cas de figure, la mobilisation du monde hospitalier est indispensable. De droite ou de gauche, l’opposition, en embuscade, attend, elle aussi ce moment avec gourmandise. Le mouvement pourrait aussi perdurer pour des raisons psychologiques et sociales. Comme le reconnaît, le président lui-même, les gouvernements successifs ont trop attendu pour apporter une réponse au malaise hospitalier. La cécité entretenant l’exaspération, cela pourrait expliquer aussi que le soufflé ne retombe pas.
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