Menée entre le 23 avril et le 16 juillet 2021, la quatrième enquête de la Drees publiée ce mercredi a interrogé 3 300 médecins généralistes libéraux sur leur activité dans le contexte épidémique, et sur leur statut vaccinal.
Résultat ? Pour la première fois depuis avril 2020, la moitié des médecins (49 %) ont retrouvé un volume d'activité « comparable » à une semaine ordinaire, avant la crise. Près d'un praticien sur quatre (23 %) affirme même avoir un volume d'activité supérieure à la normale. Ce phénomène pourrait s'expliquer par « des effets de reports de soins », note l'étude.
Une souffrance psychologique qui dure
Dans ce contexte, l'étude montre la hausse des demandes de soins liés à la santé mentale – pour stress, troubles anxieux ou dépressifs. Ainsi, sept médecins sur dix ont constaté une augmentation de leur activité pour ces motifs, part qui a augmenté en 2020 et se stabilise désormais. Et 20 % des sondés estiment même que ces recours ont crû de plus de 50 %. L'inflation de ces motifs traduirait la « persistance, sur le moyen terme, d'une souffrance psychologique dans la population liée aux conséquences sociales et économiques de la pandémie et des mesures mises en place pour l'endiguer ».
Ces résultats sont « cohérents » avec la forte augmentation de l'usage de médicaments anxiolytiques, antidépresseurs et hypnotiques constatés depuis le début de la crise. Entre janvier et avril 2021, le nombre de patients prenant ces traitements est supérieur de 15 % à 26 % « par rapport à l'attendu estimé en fonction des consommations des dernières années ».
Pour tous les autres motifs de consultation que la santé mentale – notamment le suivi des pathologies chroniques – la nature de l'activité des généralistes semble proche des niveaux habituels sur la période étudiée d'avril à juillet 2021 (par rapport au printemps 2020). Toutefois, pour deux médecins sur cinq, les consultations relatives à des complications de maladies chroniques sont plus fréquentes qu'avant la crise.

À noter que les femmes et les médecins jeunes déclarent plus souvent réaliser davantage de consultations pour les motifs liés à la santé mentale : 84 % des médecins de moins de 50 ans relèvent une hausse de ces consultations contre 71 % des 50-59 ans et 64 % des 60 ans ou plus. Cette tendance s'observe aussi pour les médecins généralistes ayant un volume d’activité moins soutenu en temps normal.
Concernant par ailleurs leur statut vaccinal, pas de surprise. Plus de 9 médecins sur dix déclarent être entrés dans le schéma vaccinal avant juillet 2021. « Trois quarts d'entre eux avaient déjà reçu les deux doses de vaccin contre le Covid, conclut la Drees, le plus souvent avec un vaccin à ARN messager. »
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