La Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF) a dévoilé ce mercredi l'ensemble des revenus nets 2015 déclarés par les médecins libéraux (BNC), en très légère progression sur un an.
Pour les 106 111 déclarations enregistrées (qui incluent les praticiens en cumul retraite/activité), les revenus affichent ainsi une « faible augmentation de 0,56 % en euros courants par rapport à 2014 et de 0,52 % hors inflation 2015 », précise la CARMF qui dresse chaque année le bilan complet par spécialité et par secteur d'exercice.
Les résultats moyens des 55 000 généralistes de secteur I sont stables à 75 500 euros (ceux des généralistes à honoraires libres reculent de 1,3 %), alors que ceux des spécialistes croissent légèrement toutes disciplines et secteurs confondus, à 105 700 euros (+ 1,18 %, de façon quasi équivalente dans les deux secteurs).
Prime aux cancérologues, le bouillon pour les pédiatres
Dans le détail, parmi les plus fortes hausses de BNC, on trouve la cancérologie (+11,8 % à 240 000 euros), la médecine nucléaire (11,4 % à 114 000 euros), la neurologie (4,5 % à 93 200 euros), la radiologie imagerie médicale (4,3 % tous secteurs mais +10,4 % en secteur II) et la néphrologie (4,3 %). Les médecins biologistes, les spécialistes de médecine interne mais aussi les pneumologues, ORL ou gastroentérologues affichent des hausses de revenus comprises entre 2 à 4 %.
Les baisses les plus significatives se retrouvent chez les pédiatres (- 3,4 % tous secteurs à 65 000 euros), les stomatologues (- 2,9 %), les gynécologues – médicaux (-2,8 %) ou obstétriciens (- 2,3 %) – ou encore les psychiatres (-1,4 %)
« Inflation déduite, ces revenus stagnent pour les généralistes et s'ils progressent légèrement pour les spécialistes, ils régressent dans nombre de spécialités cliniques. Sans les ROSP [rémunérations sur objectifs de santé publique], ils seraient en chute libre, la médecine libérale est sous oxygène ! », alerte le Dr Thierry Lardenois, président de la CARMF. Il fait valoir que « les charges ont explosé », alors qu'il faudra que les médecins patientent encore plusieurs mois avant de bénéficier des revalorisations programmées dans la nouvelle convention.
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