Alors qu’Emmanuel Macron veut mettre la pression sur les Français non vaccinés, le Dr Patrick Bouet, président du Conseil national de l’Ordre des médecins, lui, met en garde les médecins contre toute volonté de faire « le tri entre vaccinés et non vaccinés ». « C’est faire de la vie humaine une valeur d’arbitrage de nos insuffisances ou de notre incapacité collective à agir ensemble », écrit le généraliste de Villemomble (Seine-Saint-Denis), dans une tribune publiée dans le journal « La Croix » de mercredi. Et une telle pratique serait même « impardonnable », prévient-il.
Alors que le pays doit faire face à une cinquième vague qui épuise les soignants, éprouvés déjà par deux années de crise, « nous entendons des voix parfois issues de nos rangs, fustige le Dr Bouet, qui pour compenser l’incurie de l’administration politique de la santé depuis des décennies (...) voudrait laisser entendre qu’un habitant de notre pays, parce qu’il a fait le choix de ne pas se faire vacciner, devrait alors se contenter de soins dégradés, faisant fi de son humanité intrinsèque, pour n’être plus considéré que comme un vecteur biologique de contamination puni par sa maladie ».
Défenseur de la dignité humaine
Or, poursuit l'élu ordinal, « le médecin est éthiquement et déontologiquement le dernier défenseur de la dignité humaine, qui donne à chaque individu le droit fondamental d’être pris en charge avec tous les moyens de la médecine. Pour aucune raison, nous, médecins, ne pourrions accepter qu’un groupe humain puisse perdre ce droit ».
Pour le président de l'Ordre, la mission des médecins est de « protéger l’être humain, quelle que soit la maladie ». Et leur engagement inscrit dans le serment d'Hippocrate, est de « sauver sans juger, sauver sans imposer leurs convictions ». « Aucune pression sociétale ou politique ne saurait nous éloigner de ce qui fait au plus profond de nous-mêmes l’éthique et la déontologie », affirme-t-il.
Face au déferlement du variant Omicron, le Dr Bouet rappelle que la vaccination est « la seule façon d’échapper au risque de développer une forme grave de la maladie » et que les médecins doivent continuer « à convaincre chaque personne de le faire ».
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