La Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR) a annoncé ce jeudi un mot d'ordre de fermeture des cabinets libéraux, le jeudi 23 mars, pour dénoncer les baisses des forfaits techniques pour scanner, IRM et PET-Scan, imposées par l'assurance-maladie.
Le syndicat, qui a réuni ses représentants régionaux le week-end dernier, a également décidé d'appeler à une grève de la prise de rendez-vous téléphonique pour les IRM entre le 23 et le 31 mars. Une pétition a été mise en ligne pour « maintenir une radiologie moderne et efficace », et une campagne d'information des patients est lancée. Le syndicat a édité plusieurs affiches à apposer dans les cabinets de radiologie. « Votre santé n'a pas de prix… Mais les équipements de pointe en ont un », mentionne l'une d'elle.
La FNMR, soutenue par les internes de la spécialité, réclame la suspension des décotes tarifaires entrées en vigueur le 13 février. « La baisse des forfaits techniques aura une incidence sur l'achat et la maintenance des équipements des cabinets de radiologie, affirme le Dr Jean-Philippe Masson, président de la FNMR, qui rappelle le rôle central de sa spécialité dans le dépistage du cancer du sein. Nous redoutons aussi que la suppression prochaine du modificateur Z (majoration réservée aux seuls radiologues, NDLR) amplifie le mouvement de fermeture des cabinets d'imagerie. »
La profession dit stop
Selon la Fédération, plus de 100 cabinets de radiologie ont fermé depuis sept ans. La France compterait aujourd'hui 1 800 cabinets de radiologues libéraux (et 5 000 radiologues ayant une activité libérale et mixte). « Notre profession est réputée docile et n'est pas habituée aux manifestations mais là, nous disons stop, s'indigne le Dr Bruno Silberman, vice-président de la FNMR. Nous ne nous mobilisons pas pour nos honoraires mais pour le financement du matériel qui permet de traiter au mieux les patients. »
Dans un courrier adressé à la FNMR, le directeur de l'assurance-maladie, Nicolas Revel, assume les mesures d'économies prises sur l'imagerie en l'absence de protocole triennal l'an dernier. Selon la CNAM, ces mesures représenteront un montant remboursable de 60 millions d'euros en 2017, inférieur de 40 % en moyenne annuelle à celui des années passées.
La FNMR voit au contraire dans ces baisses autoritaires un insupportable déni du dialogue conventionnel. Elle assure que la CNAM a refusé (pendant les 18 mois de négociation) ses propositions de maîtrise médicalisée sur la pertinence des actes.
« Les radiologues ont déjà été mis à contribution à hauteur de 900 millions d'euros en neuf ans, rappelle le Dr Laurent Verzaux, vice-président de la FNMR. Nous redoutons un démantèlement de la radiologie française et qu'à terme, les libéraux ne soient plus maîtres de leur outil de travail. »
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