Durant le week-end des 20 et 21 juin, un anesthésiste-réanimateur s'est donné la mort au sein de la clinique Saint-François (groupe Elsan), à Châteauroux (Indre). Une enquête de police a été ouverte.
Selon le quotidien « La Nouvelle République », le médecin âgé de 54 ans s'est suicidé par injection de curare et de produits hypnotiques, dans sa chambre de garde. Son corps a été retrouvé le dimanche vers 21 heures.
Contacté ce mercredi par « Le Quotidien », le directeur de la clinique Alain Carrié évoque un geste « imprévisible » et sans lien avec l'organisation ou les conditions de travail. « J'ai reçu l'épouse du médecin le lendemain du drame, il y a une quasi-certitude sur le fait qu'il s'agissait d'un contexte personnel », assure-t-il. Le médecin, en poste depuis août 2014 dans la clinique, était apprécié dans son équipe, où venait d'être recruté un nouvel anesthésiste-réanimateur, précise le directeur.
Une cellule psychologique individuelle a été mise en place « pour les cadres ayant découvert le corps ». Un dispositif a également été mise en place pour les équipes du bloc opératoire qui travaillaient avec le médecin.
Deux suicides, en 2014 et 2018
Ce drame survient quelques années après deux suicides de médecins, déjà à Châteauroux, mais au centre hospitalier. Un radiologue, en poste depuis plus de vingt ans, s'était suicidé dans l'établissement en octobre 2018, quelques mois après avoir été victime d'un burn-out.
Et en 2014, toujours à l'hôpital, une jeune anesthésiste-réanimateur de 37 ans s'était donnée la mort, là encore en s’injectant des produits utilisés au bloc opératoire. Un rapport de l’inspection du travail avait alors pointé des dysfonctionnements liés à une surcharge de travail. À l’époque, l’hôpital venait d'augmenter les vacations des praticiens au bloc opératoire pour absorber un surplus d’activité lié à des fermetures, dans une région fortement touchée par la désertification médicale.
[Article mis à jour le 24/06 à 18h30, après entretien avec la direction de l'établissement. ]
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique