Un médecin sur le point de partir à la retraite, des remplaçants qui ne se bousculent pas au portillon, des habitants inquiets... L’histoire de Ruffiac ressemble à celle de dizaines de villages en France, menacés par la désertification médicale. Sauf que l’histoire s’est ici bien terminée.
Début février, cette commune du Morbihan a accueilli un nouveau médecin après des mois de recherche. Le Dr Marc Tanguy, installé depuis plus de 30 ans, a cédé sa place au Dr Laurence Cottin.
« Ça été un grand soulagement pour les habitants », reconnaît Thierry Gué, maire de Ruffiac. Les élus, le Dr Tanguy, et même le pharmacien du village, ont travaillé d’arrache-pied pour faire venir un praticien dans cette commune de 1450 habitants, qui ne compte qu’un généraliste. L’hôpital de Ploërmel est à 15 minutes en voiture.
« Le médecin le plus proche est à 8 kilomètres. C’était une angoisse pour tout le monde de ne pas trouver un remplaçant. Les gens commençaient à se poser des questions, le pharmacien était inquiet tout comme les commerçants », explique le maire.
Un clip vidéo pour convaincre les jeunes médecins
Le village a suivi le parcours du combattant classique. Pour trouver son généraliste, la commune a publié des petites annonces sur Internet, dans la presse, sans résultats. Elle s’est adressé à un cabinet spécialisé dans le recrutement de médecins étrangers.
« Ils nous ont présenté 2, 3 candidats. Mais Il y avait à chaque fois le problème de la langue et ça ne s’est pas fait », regrette Thierry Gué. Une démarche coûteuse pour un village de cette taille et qui n’a pas débouché.
Mais les élus, aidés par le médecin, le pharmacien et les infirmières locales n’ont pas baissé les bras. « On a préparé une vidéo pour la présenter aux étudiants à la Fac de Brest, avec l’aide de l’ARS, et les convaincre de venir s’installer », explique l’élu. Ils n’auront pas à aller au bout de leur démarche. À force de persévérance... et de chance, le maire trouve la perle rare. Un médecin de la région parisienne qui possédait une petite maison à proximité de Ruffiac accepte finalement le poste. « Les premiers contacts ont eu lieu en juillet et l’affaire a débouché en octobre », explique Thierry Gué.
À son arrivée, le nouveau médecin bénéficie d’un petit coup de pouce de la mairie : quatre mois de loyers offerts pour le cabinet médical et un logement mis à disposition pendant trois mois. Le maire n’en a pas pour autant fini avec la désertification médicale. « Nous rechercherons pour la commune un dentiste et des kinés ! » À bon entendeur.
Mairie de Ruffiac : 02 97 93 73 42
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