Alerte sur la formation continue des libéraux : selon plusieurs syndicats membres de l'UNAPL (Union nationale des professions libérales), le gouvernement a l'intention de regrouper avant la fin de l'année 2021 l’organisme historique de financement interpro de la formation continue des libéraux (FIF-PL, créé en 1993 par l’UNAPL) avec… le Fonds d’assurance formation des chefs d’entreprise artisanale (FAF-CEA) et les conseils de la formation des chambres des Métiers et de l’artisanat.
Une fusion absorption (sous couvert de simplification pour les indépendants) qui signerait, à leurs yeux, la « disparition » de ce fonds spécifique de formation de plusieurs métiers de santé – n'incluant pas les médecins qui ont de leur côté le Fonds d'assurance formation de la profession médicale (FAF-PM).
Dans un communiqué commun, 13 organisations représentatives des libéraux de santé (kinés, infirmiers, podologues, pharmaciens, sages-femmes, biologistes, orthoptistes, etc.) refusent ce scénario de « dilution » imposé dans un FAF unique « sans concertation ni réflexion sur une gouvernance équilibrée ». Ils font valoir que, chaque année, plus du tiers des professionnels de santé libéraux se forment avec le soutien du FIF-PL, « un chiffre beaucoup plus élevé que dans les autres FAF patronaux ».
Mégastructure ?
« Cet investissement des professionnels libéraux dans la formation continue est notamment dû à l’implication des représentants de chaque profession dans la gouvernance et dans la détermination des thèmes prioritaires », soulignent les signataires. Selon eux, la dissolution de la formation continue au sein d'une « mégastructure » risque « de ne plus prendre en compte les réalités et les spécificités d’exercice et donc des besoins de formation des professionnels de santé libéraux ».
Le Centre national des professions de santé (CNPS, libéraux) juge lui aussi que la formation continue est « en danger » et prévient qu'il « ne laissera pas mourir le FIF-PL ». « Une fusion pure et simple de l’organisme de financement des libéraux avec celui des artisans laisse craindre une perte de contrôle des professionnels sur le FIF-PL, qu’ils ont construit au fil des années, et dont ils ont l’expertise », peut-on lire.
Également inquiet, le Syndicat des médecins libéraux (SML) dit craindre par ricochet pour l'avenir du fonds de la profession médicale (FAF-PM), qui n'est pas mentionné à ce stade. « Le FAF-PM sera aussi concerné, assure le Dr Philippe Vermesch. C'est déjà évoqué depuis deux ou trois ans… On va regrouper des professionnels qui n'ont rien à voir en termes de métier. Ce n'est pas la même chose de former un charcutier et un infirmier ».
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique