Deux ans après la signature de la convention médicale, le mécontentement des pédiatres libéraux ne diminue pas. À l’issue de son conseil d’administration, le Syndicat national des pédiatres français (SNPF) souligne que, « malgré l’engagement des pédiatres dans l’innovation organisationnelle pour la pertinence et l’efficience des soins », la convention de 2016 reste contraignante et peu valorisante pour eux.
« Certaines promesses sont encore loin pour nous, je pense notamment aux forfaits comme la ROSP [rémunération sur objectifs de santé publique] ou le forfait patientèle médecin traitant », explique le Dr Brigitte Virey, présidente du syndicat, pour qui le compte n'y est pas. En juin dernier, les résultats de la ROSP pédiatrique avaient été jugés très décevants par la profession, avec une prime annuelle moyenne de 85 euros.
De fait, les pédiatres sont peu souvent déclarés comme médecin traitant de l'enfant, a contrario des généralistes. « Dans certains cas, le généraliste qui soigne le reste de la famille se déclare directement le médecin traitant de l'enfant », regrette le Dr Virey. Selon les chiffres de l'Assurance-maladie, au 31 décembre 2017 2,2 millions d'enfants avaient un médecin traitant déclaré. Dans 88 % des cas, il s'agissait d'un généraliste et dans 11 % des cas, un pédiatre.
Réserves sur la fin de l'exercice isolé
Les mesures proposées par le gouvernement dans le plan « Ma santé 2022 » posent également question. Si le SNPF salue la promotion de l’exercice coordonné, qui colle aux aspirations des jeunes médecins, il exprime « ses plus grandes réserves sur les inégalités de traitement à venir » entre les différents modes d'exercices. « On met un peu au ban des accusés les médecins qui travaillent seuls. Mais les pédiatres de plus de 55 ans ne vont pas changer leur façon de faire, alors qu'ils ont déjà un réseau virtuel bien implanté », prévient le Dr Virey.
Quant aux futurs assistants médicaux pour épauler les libéraux, ils sont soutenus sur le principe par le SNPF, qui s’interroge toutefois sur la possibilité d’en bénéficier.
En termes de prévention enfin, le syndicat des pédiatres approuve l’extension de consultations obligatoires au-delà de six ans (réparties jusqu'à 18 ans). Mais là encore, la démographie pédiatrique en berne complique la donne. « Une politique démographique ambitieuse permettrait que ces consultations soient effectuées par le médecin expert de l’enfant et de l’adolescent, le pédiatre », souligne le syndicat.
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