Cela fait trois semaines qu’Élisabeth Hubert s’est attelée à la tâche que lui a confiée le président de la République. Sa mission, « mener une grande concertation sur la médecine de proximité », doit aboutir à des réponses structurelles qui pourront avoir une traduction législative ou conventionnelle. Pour cela, l’ancienne ministre de la Santé compte agir sur deux niveaux. À Paris d’abord, des auditions ont commencé avec les syndicats de médecins libéraux et d’étudiants, les organisations de salariés, les associations d’usagers, l’ASIP-Santé, la conférence des doyens, la conférence des présidents de CME, l’Ordre des médecins, et les associations d’élus. En province, priorité sera donnée à une quinzaine de rencontres avec les professionnels de terrain et les élus. « Il faut dépasser le stade du diagnostic et aller vers des propositions concrètes, car on a déjà perdu du temps », confie-t-elle au Quotidien en se rendant à Chartres pour une première soirée débat avec des professionnels de santé. Sa méthode ? « Utiliser les rapports antérieurs, qui contribuent au diagnostic, comme le rapport Vallancien, ou le rapport Legmann, qui ont porté sur des segments du problème ». Mais surtout écouter, comprendre, et faire des propositions « si possible consensuelles. Sinon, il faudra qu’elles soient efficaces ». Tout cela avec une équipe composée d’une stagiaire et de deux inspecteurs de l’IGAS. « Je n’ai pas de commission, ni de groupe de travail, et je n’aurais pas accepté qu’on me les constitue », explique-t-elle entre deux coups d’il aux mails qui s’accumulent sur l’écran de son téléphone tactile.
Transparence.
Si la formation médicale continue promet d’être un des gros chapitres de son rapport, la rémunération sous toutes ses formes y aura aussi sa place. « Avant, on pouvait compenser par le nombre d’actes, mais aujourd’hui, ce n’est plus possible, précise-t-elle . La valeur de l’acte devra être mise sur la table, il faut attaquer de front le problème de la rémunération ». Élisabeth Hubert compte mettre en place un site internet dédié à sa mission. « On y trouvera toutes les contributions des institutions que j’auditionne à Paris, précise-t-elle. En toute transparence, car ce sont elles qui rédigeront. Il y aura également une boîte aux lettres pour y déposer des propositions émanant du terrain. Enfin, on y trouvera mon agenda, mes déplacements ».
Élisabeth Hubert le jure, sa mission s’arrêtera au jour de la remise de son rapport (au début du mois d’octobre). Pour elle, « le bénévolat a ses vertus, mais aussi ses limites. De plus, je n’ai aucune envie de retourner en politique. Le gage de la crédibilité de cette mission, c’est de ne pas avoir d’arrière-pensée politique. Ce qui est sûr, c’est que j’aurai moins d’amis dès que j’aurai rendu mon rapport ».
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