Courpière, commune de 4 300 habitants du Puy-de-Dôme, est à la recherche d'un généraliste depuis le départ brutal, en août, de l'un de ses trois médecins de famille. « Nous ne nous y attendions pas, explique Christiane Samson, maire de Courpière. C'était un jeune médecin qui avait environ 35 ans et exerçait ici depuis sept ou huit ans. »
L'édile a pris le taureau par les cornes. « Le lendemain du départ de ce médecin, déjà des habitants me demandaient, "mais que fait le maire ? ". » Comme de nombreuses petites villes de l'Hexagone, la mairie propose de prendre à sa charge pendant un an le loyer et les charges afin de faciliter l'installation d'un nouveau praticien, comme l'a révélé « La Montagne ». « Nous avons ouvert notre bourse comme nous avons pu », précise Christiane Samson, évoquant un effort d'environ 6 000 euros.
Être éligible aux primes
De nombreuses petites annonces ont été postées sur les supports de communication traditionnels (dont les annonces du « Quotidien ») et les réseaux sociaux (Facebook).
Surtout, la municipalité, avec le soutien des professionnels de santé du secteur, a demandé à l'agence régionale de santé (ARS) d'Auvergne-Rhône-Alpes de pouvoir bénéficier d'un classement en zone de désertification médicale. « Cela nous permettrait d'ouvrir les critères d'aide à l'installation », explique Christiane Samson, qui cite la nouvelle prime de 50 000 euros prévue dans la nouvelle convention médicale.
Cette prime peut en effet être allouée à tout médecin s'il s'engage à exercer pendant cinq ans en tarifs opposables dans une zone sous-dense et promet dans un délai de deux ans d'exercer en groupe, d'appartenir à une communauté professionnelle territoriale de santé ou à une équipe de soins primaires.
« Deux généralistes pour plus de 4 000 habitants, ce n'est pas suffisant, il nous en faut au moins un troisième », insiste la maire de Courpière, bien décidée à activer tous les leviers. Il y a dix ans, sa commune comptait neuf médecins.
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