En 2017, la France recense en moyenne 330,7 médecins en activité régulière pour 100 000 habitants (densité tous modes d'exercice), selon la nouvelle cartographie interactive* du conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM).
Le département qui affiche la plus forte densité médicale (tous modes d'exercice, toutes spécialités) reste Paris avec 681 praticiens en activité pour 100 000 habitants. La plus faible densité est subie à Mayotte (133 médecins pour 100 000 habitants) et en Guyane (231). En France métropolitaine, les écarts vont du simple au double entre des départements à faible densité médicale comme la Seine-et-Marne (215), la Vendée (224) ou l'Essonne (231) et des départements bien pourvus médicalement comme la Haute-Vienne (399) ou la Somme (429).
L'Ordre comptabilise 87 275 généralistes en activité en 2017 (tous modes d'exercice), avec une moyenne de 131 médecins de famille pour 100 000 habitants. C'est dans les Hautes-Alpes que la densité est la plus forte (194,3 généralistes pour 100 000 habitants). À l’inverse, de nombreux départements présentent des densités de généralistes inférieures à 100 (Cher, Ain, Aisne, Eure, Eure-et-Loir, Sarthe…).
54 % d'ophtalmos en moins en Haute-Saône depuis 2010
Les variations d'effectifs sont édifiantes. Sur la période 2010-2017 le nombre de généralistes a baissé de 10 % – dans l'Yonne et l'Indre, cette chute atteint 20 %. Paris a subi une baisse de 15,5 % du nombre de ses généralistes sur la période.
Certaines spécialités subissent des variations spectaculaires. « C'est le cas de l'ophtalmologie, spécialité en forte tension », précise le Dr Jean-Marcel Mourgues, président de la section santé publique et démographie médicale à l'Ordre. En sept ans, les effectifs d'ophtalmos ont baissé de 54 % en Haute-Saône, d'un tiers en Lozère ou dans les Alpes-de-Haute-Provence. Mais ils ont grimpé d'un quart dans la Meuse et même de 37 % dans les Hautes-Alpes ou en Corse du Sud.
Effet limité des zones définies comme déficitaires
Le Dr Mourgues met en lumière l'impact limité du classement en zone dite déficitaire, un zonage défini par les ARS qui conditionne les aides à l'installation censées faire venir les nouveaux médecins. Une carte permet de juxtaposer ces zones fragiles et les « vissages de plaque » de généralistes. « On constate que les deux données ne sont pas superposées mais plutôt complémentaires », explique-t-il. Dans la Vienne par exemple, alors que c'est le sud du département, autour des communes de Civray et Charroux, qui est classé déficitaire, tous les vissages de plaques se sont faits dans le centre du département, et à Poitiers et ses environs.
Plus de 22 000 praticiens exerçant une activité régulière en 2017 ont été diplômés à l'étranger, soit 11 % de la profession (10 031 diplômés au sein de l'Union européenne et 12 545 hors UE).
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