Le Dr Prosper Kadiyogo n’a pas apprécié d’écoper d’une amende pour stationnement gênant alors qu’il rendait visite à l’une de ses patientes « handicapée, âgée et fragile ». Le généraliste de Reims l’a fait savoir dans une lettre ouverte à la mairie, diffusée par le journal « L’Union » et également reproduite par « Le Figaro ».
Le 16 décembre dernier, le Dr Kadiyogo avait stationné son véhicule durant « 15 à 20 minutes » le long d’un trottoir, dans la rue du domicile de sa patiente, caducée en évidence. Le médecin avait même disposé sur son pare-brise sa carte d’autorisation de stationnement pour les professionnels de santé, comme il l’a déclaré au « Figaro ». Cela n’a visiblement pas suffi pour échapper à l’amende de 135 euros. « La mairie assure que son véhicule n'est pas répertorié dans les fichiers d'enregistrement des professionnels de santé travaillant à domicile », a expliqué la ville de Reims au quotidien national.
« Merci monsieur ou madame l’agent » !
« Merci monsieur ou madame l’agent », a répondu le Dr Kadiyogo dans une lettre pleine d’ironie. Le médecin y rappelle les difficultés de son métier, aggravées en ces temps d’épidémie de coronavirus. Au moment où les faits son arrivée, « je devais être dans ma 35e heure de travail cumulée depuis ce lundi 14 décembre au matin) […], cela simplement pour essayer de garantir la bonne santé de certains de nous, dans les conditions sanitaires actuelles que vous connaissez sûrement », écrit-il.
Le généraliste ne demande pas de passe-droit mais rappelle, que les professionnels de santé ont « parfois besoin de stationner au plus près de [leur] lieu d’intervention. » « Laissez-nous travailler avec sérénité, car c’est déjà assez compliqué comme ça », conclut le médecin.
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique