« C’est dur d’avoir 20 ans en 2020 ». Ce constat contrit lâché mi-octobre par Emmanuel Macron, qui ne l'a pas partagé ? Ce jour-là, le président devait annoncer un couvre-feu, qui préfigurait un futur reconfinement, et signifiait la fin des fêtes, des rassemblements et des sorties. Il aurait aussi bien pu dire, « c’est dur d’avoir plus de 65 ans en 2020 », en pensant à des personnes âgées à risque, inquiètes et parfois si seules. Mais la jeunesse semblait tellement visée par ce nouveau tour de vis, après avoir été désignée comme responsable du retour du virus…
La situation qui touche notre pays depuis bientôt un an est, de ce point de vue, paradoxale. Elle ne menace guère les moins de 30 ans largement épargnés par les formes sévères de la maladie et souvent asymptomatiques, mais contraints plus que d’autres de modifier leurs habitudes… Cette génération se trouve de surcroît perturbée dans ses études et confrontée à des perspectives économiques moroses.
Bien sûr, on dira que ceux qui suivent des cursus santé ont moins à craindre pour l’avenir. Mais pour eux, le problème est ailleurs. Cela fait plusieurs années que des signaux préoccupants sont émis sur la santé mentale des futures blouses blanches. À telle enseigne qu’une mission a été confiée à une psychiatre en début de quinquennat, conduisant à la mise en place d’un organisme ad hoc.
Tout laisse penser que la crise sanitaire n’a rien arrangé. Au contraire. Avec la mobilisation générale dans les hôpitaux, les carabins sont sursollicités. Et la fatigue s’en ressent. L’organisation des stages est souvent perturbée. Et quant aux bizuts, qui essuient les plâtres de la réforme du premier cycle sans pouvoir mettre les pieds à la fac, ils voient leurs nerfs soumis à rude épreuve. Attention, les clignotants sont à l’orange. Il y a urgence à se préoccuper de la santé des médecins de demain, si l'on ne veut pas les voir « péter les plombs », à l'instar de ces internes de Tarbes, coupables d'avoir fait la fête pour décompresser.
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